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PPMC : La PME mise sur le cross-canal
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PPMC : La PME mise sur le cross-canal

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Fondé en 1995 sur la plage de Quiberon par Nam Pham, Papa Pique et Maman Coud (PPMC), c'est 49 salariés et un savant maillage de 16 boutiques en nom propre, de concessions, de dépositaires. L'accent est aussi porté sur la boutique en ligne (15 % du CA).

— Photo : Xavier Eveillé

Entamée sur les étals des marchés du littoral morbihannais, l'aventure de Papa Pique et Maman Coud a longtemps privilégié le développement de boutiques physiques. Première en date : celle de Quiberon, en 1995. Fondé par Nam Pham à partir de ses propres créations (accessoires cheveux), PPMC a rapidement rencontré le succès. A tel point que l'ancienne diplômée en CAO et DAO en architecture s'est investie totalement dans ce qui est devenu une entreprise de près de 50 salariés réalisant 6 millions d'euros de chiffre d'affaires. Associée longtemps avec son mari dans une répartition des rôles que résume bien le nom de l'entreprise, Nam Pham a pris, au début des années 2000, totalement les rêes de la société où elle décline, avec son équipe, de nombreuses créations depuis le siège de Saint-Philibert. Fidèle à son histoire, PPMC s'est structurée le long des côtes, avec des boutiques essentiellement situées dans des stations balnéaires, avant de tisser sa toile en ville. PPMC a longtemps privilégié les boutiques en nom propre (16 en France), mais aussi en concessions (6), les dépositaires (2), sans négliger le virage de l'internet. L'engouement de blogueuses pour les loisirs créatifs a relancé la mode : « Les accessoires ont retrouvé leurs lettres de noblesse ! », explique Nam Pham.

Les boutiques, valeurs sûres

Vers les années 2005, le choix a été fait de diversifier les modes de distribution des articles imaginés depuis Saint-Philibert et fabriqués pour l'essentiel en Asie. « Aujourd'hui, nous sommes vraiment dans le cross-canal. Nous poursuivons le développement des boutiques en nom propre au rythme d'un à deux par an, mais plus dans les grandes villes, tout en développement sensiblement le e-commerce qui représente 15 % du CA. Le site internet a été refait déjà trois fois. Le dernier répond vraiment à la demande et permet de développer la marque sur toute la France. On est passé à une autre dimension ». Les boutiques ne sont pas délaissées pour autant : « Leur développement fait que ce ratio de 15 % en e-commerce ne devrait pas fondamentalement augmenter ».

« On pourrait ouvrir 10 boutiques dans Paris »

Il faut dire que le modèle économique des magasins est bien éprouvé. Toutes les boutiques ont trouvé leur clientèle. « On cible désormais les grandes villes, c'est clair ». La boutique du VIe arrondissement de Paris est d'ailleurs devenue rapidement la plus génératrice de chiffre d'affaires, faisant dire à la chef d'entreprise que PPMC « pourrait bien ouvrir dix boutiques dans Paris même sans se marcher sur les pieds ». Pas question pour autant de forcer l'allure. PPMC a toujours privilégier une croissance constante et régulière extrêmement maîtrisée. Résultat des courses : une belle longévité. Et ça paie. La notoriété de la marque progresse. Le CA, lui, a gagné encore 5 % cette année dans un contexte de plus en plus concurrentiel, notamment dans le e-commerce. L'innovation est au coeur du développement, en témoigne « sac & zip », le sac à main « customisable » à loisirs dans un esprit totalement cross-canal : un configurateur sur le web, également consultable en boutique, permet de créer ses propres compositions à partir d'une base de sac à main astucieuse. Tout est transformable : rabats, lanières, motifs... Le concept a été primé en 2012 à son lancement.

Le siège à repenser

En interne, l'entreprise travaille sur plusieurs projets : après avoir étudié son bilan carbone et son empreinte environnementale, elle a opté pour le transport par mer plutôt que par avion et favorisé le recours autant que possible au coton bio d'Afrique de l'ouest (30 à 50 % du coton employé). Outre des jeux de chaises musicales en terme d'organisation interne, PPMC songe également à réorganiser le siège de Saint-Philibert en inversant l'usage de ses deux bâtiments.

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