Pourquoi l'arrêt de la cokerie d'ArcelorMittal Florange est inéluctable
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Pourquoi l'arrêt de la cokerie d'ArcelorMittal Florange est inéluctable

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Réunis au sein d’un conseil social et économique à Paris le 10 février, la direction et les syndicats ont échangé quant à l'avenir de la cokerie de Florange (Moselle), où 170 salariés en CDI travaillent au quotidien. La fermeture est inéluctable, mais le calendrier n'est, lui, pas arrêté. Tous les salariés pourront être transférés sur d'autres lignes.

Le site de Florange emploie 2 300 personnes. 170 travaillent en CDI sur la cokerie — Photo : © Archives JDE

« Nous n’avons pas encore de date précise, mais la cokerie va s’arrêter, c’est inéluctable », affirme ArcelorMittal France. Réunis au sein d’un conseil social et économique, qui s’est tenu à Paris ce lundi 10 février, les syndicats et la direction ont pu s’entretenir sur ce qui allait advenir de la cokerie de Florange.

Le sidérurgiste luxembourgeois, plus gros producteur d’acier du monde (76 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 209 000 salariés), fait face à une diminution des besoins en coke. Notamment parce que la production de ce combustible est polluante et que le groupe a engagé des investissements pour réduire ses émissions de CO2 de 30 % à horizon 2030 en Europe. La coke produite à Florange alimente le site ArcelorMittal de Dunkerque, qui devrait être autosuffisant en 2022 ou en 2023. Mais la cokerie de Florange pourrait fermer avant cet horizon, précise ArcelorMittal.

Les 170 salariés de Florange transférés

Onze millions d’euros ont été investis sur le site de cokerie de Florange au cours des cinq dernières années, notamment pour le réhabiliter. Les 170 salariés en CDI qui opèrent sur le site pourront tous être transférés sur d’autres sites de production du groupe. ArcelorMittal vient, d'ailleurs, d’inaugurer, à Florange, sa seconde ligne de galvanisation, Galsa 2, qui va avoir besoin de 100 salariés pour pouvoir tourner à plein régime.

« Nous n’avons pas encore de date précise, mais la cokerie va s’arrêter, c’est inéluctable. »

Lors du conseil social et économique, la direction a rappelé les difficultés que rencontre l’industrie de l’acier en Europe actuellement : marché atone, surtout dans l’automobile, hausse du coût du CO2, pression des importations extra-européennes d’acier… Ces facteurs de difficultés ont déjà été présentés aux représentants du personnel au cours des derniers mois. Les résultats annuels, rendus tout récemment par le groupe, avec une perte nette de 2,5 milliards de dollars, sont venus confirmer la complexité de la situation.

Quatre perspectives pour affronter la conjoncture du marché

Face à la situation de l’aciérie en Europe, ArcelorMittal France a présenté aux représentants du personnel ses orientations stratégiques, qui s’articulent autour de quatre axes. Le groupe compte capitaliser sur l’innovation avec 71 produits en cours d’industrialisation, la digitalisation, le respect de l’environnement et la poursuite de l’amélioration de la performance opérationnelle.

En 2020, un projet va être lancé pour étudier l’optimisation d’une partie de la filière de production des aciers pour emballage (les recuits), notamment une nouvelle répartition entre les sites de Basse-Indre (Loire-Atlantique) et Florange.

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