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Plas'tri optimise le recyclage des plastiques dans les centres de tri
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Plas'tri optimise le recyclage des plastiques dans les centres de tri

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Spécialiste de l'optique, Clara Spetebroodt vient de créer l'entreprise Plas'tri à Saint-Etienne pour commercialiser une "scannette" intelligente permettant aux centres de tri de mieux identifier et recycler les matières plastiques. Le produit devrait arriver sur le marché cet été.

Clara Spetebroodt a fondé Plas'tri début février pour amener sa scannette à plastiques intelligente sur le marché — Photo : Gilles Cayuela

La créatrice

Clara Spetebroodt, 24 ans, est diplômée de l’Institut d’optique de Saint-Etienne depuis 2019. Durant son cursus d’ingénieure, elle s’est intéressée à la problématique de l'identification des plastiques avec un autre élève, Eliott Bérard. "Une association a attiré notre attention sur cette thématique dans le but de faire de la pyrolyse pour transformer les déchets plastiques en carburant. Une activité qui passe en amont par un tri méticuleux des plastiques", explique la jeune créatrice.

Très vite, les deux étudiants se rendent compte que le tri des matières plastiques peut servir à bien d’autres applications que de faire du carburant pour les pays émergents. "Nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de tri manuel dans les centres de tri en France et que 20 % des déchets plastiques, trop compliqués à identifier et trier, étaient dirigés vers l’enfouissement plutôt que d’être recyclés. Ce qui est un vrai problème pour ces centres qui perdent de l’argent avec moins de matière à recycler et des coûts d’enfouissement qui vont encore augmenter dans les années à venir", argumente Clara Spetebroodt.

Le concept

Pour apporter une réponse à cette problématique économique et environnementale "en réduisant la pollution plastique par le tri", les deux étudiants ont mis au point une scannette portable intelligente qui, en un clic, identifie les différents types de polymères plastiques.

"Chaque plastique marque le spectre lumineux d’une certaine manière avec telle ou telle longueur d’onde. On utilise l’optique couplé à beaucoup de traitements de données et des algorithmes d’apprentissage pour caractériser chacun de ces plastiques", explique Clara Spetebroodt, qui a décidé début février de créer la société Plas’tri pour amener cette nouvelle technologie sur le marché.

Sa cible ? Les centres de tri de petite taille qui n’ont pas assez de volumes de plastique à traiter pour investir dans des chaînes entièrement automatisées. "En France, 80 % des acteurs du traitement des déchets sont des PME. Nous intéressons aussi les grands groupes qui ont des petits centres de tri", précise la jeune dirigeante, qui estime que sa scannette pourrait faire gagner "entre 3 000 et 6 000 euros par mois à des centres qui traitent 25 tonnes de déchets plastiques par jour".

Les perspectives

Actuellement en phase de test au sein du centre de tri de déchets industriels de Sermaco à Roche-la-Molière (Loire), le prototype développé par Plas’tri devrait être essayé prochainement par un acteur régional du recyclage plastique et par une entreprise parisienne. "Il y aura ensuite des ajustements à faire et la certification à préparer pour obtenir le marquage CE. Si tout se passe comme prévu, nous devrions aboutir à une commercialisation à l’été 2021", précise Clara Spetebroodt.

Plas’tri semble s’orienter vers des contrats de location de trois ans avec maintenance et mise à jour de la scannette. "Nous visons la mise en circulation une dizaine de scannettes en 2021 et une quarantaine à fin 2022. Ce qui nous amènerait à 170 000 euros de chiffre d’affaires. L’objectif étant d’atteindre 70 scannettes et 400 000 euros la troisième année", envisage l'entrepreneuse.

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