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Plastidis mise sur la fabrication pour compléter son activité de négoce de films plastiques
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Plastidis mise sur la fabrication pour compléter son activité de négoce de films plastiques

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Plastidis va aménager une plateforme de stockage de 14 000 m² à Cavan. L’entreprise qui a grandi dans le négoce de films plastiques, conçoit, fabrique et distribue des supports de serres et abris de stockage agricoles, tout en se chargeant de la logistique. Des activités qui lui permettent de poursuivre une croissance soutenue.

Guillaume Le Gardien a succédé en 2022 à son père à la tête de l’entreprise — Photo : Matthieu Leman

Le grossiste, concepteur et fabricant de films plastique et dérivés Plastidis (6,5 M€ de CA en 2022, 22 salariés), basé à Cavan (Côtes-d’Armor), va aménager une plateforme de stockage de 14 000 m² près de ses bâtiments. Elle sera mise en service à la fin 2023. "Auparavant, le stockage se faisait un peu partout autour de nos bâtiments", explique Guillaume Le Gardien, gérant de la PME. "Cette plateforme va permettre de mieux sécuriser nos matières premières et nos approvisionnements. C’est une chance de bénéficier d’une telle surface dans un contexte de raréfaction des sols disponibles. Nous avons eu la chance de signer l’acquisition en 2022."

Plastidis va aménager une plateforme de stockage de 14 000 m², qui sera mise en service à la fin de l’année — Photo : Matthieu Leman

Ce nouvel équipement permettra aux salariés de travailler dans des conditions plus confortables. Il vient également accompagner la croissance de l’entreprise, qui a plus que doubler son chiffre d’affaires depuis 2018. Comme l’installation d’un nouvel ERP, réalisé en juillet.

Offre globale

À l’origine de cette croissance, figurent de nouvelles activités initiées ou développées ces dernières années. Alors qu’historiquement Plastidis assure le négoce de films plastique et dérivés pour l’agriculture et le jardinage (domaine boosté par l’attrait croissant des particuliers pour les potagers et le "do-it-yourself"), la PME costarmoricaine a développé une fabrication de supports plastique pour ces mêmes utilisations, qui s’adaptent aux serres, abris de stockage agricoles… Elle pratiquait déjà une activité de première transformation, de découpe, depuis quelques années.

"La fabrication tire le négoce car nous offrons aux distributeurs une offre globale", se félicite Guillaume Le Gardien, dont l’activité est à 100 % B to B, principalement à destination des magasins de jardinage. Au-delà de ces deux activités, qui représentent 60 % (négoce) et 30 % (fabrication) du chiffre d'affaires, le dirigeant a impulsé une troisième voie, celle de la logistique. Plastidis importe à ce titre pour ses clients des films venant majoritairement du Royaume-Uni.

Peu de concurrents

Le marché de l’entreprise costarmoricaine se limite lui à l’Hexagone et aux territoires d’Outre Mer. Plastidis n’a en face de lui que cinq principaux concurrents en France, qui se répartissent un peu, de manière informelle, le territoire en fonction de leur implantation. Même si la Bretagne, où les serres sont très majoritairement en verre, ne représente pas un gros marché pour la PME. Quant à ses produits, les films plastique et matières textiles, ils présentent des caractéristiques spécifiques, de durabilité, perméabilité, de résistance à la lumière…

Guillaume Le Gardien entend poursuivre la croissance de l’entreprise et en assurer la pérennité, après avoir pris la succession de son père, Hervé, en 2022. Une famille qui a du nez pour les affaires puisque l’arrière grand-père de Guillaume Le Gardien, qui était à la tête de l’une des centaines de petites coopératives agricoles bretonnes de l’époque, avait conseillé à son fils d’élargir l’activité de l’entreprise, prédisant : "un jour, il n’y aura plus qu’une coopérative en Bretagne".

Une arnaque au président de 255 000 euros

La pérennité de Plastidis a cependant été mise en danger par une fraude subie par la PME en juin 2022. Connue sous le nom d’arnaque au président, elle a coûté cher à l’entreprise : 255 000 euros. "Ça s’est passé entre le 15 et le 22 juin 2022, en trois virements", raconte Guillaume Le gardien. "Les auteurs identifient une personne dans l’entreprise qu’ils estiment fragile ou naïve. Pour nous, la personne choisie a été celle qui était le bras droit de mon père depuis 20 ans." Pendant des mois, les malfrats échangent avec elle et gagnent sa confiance. "Ils savaient tout de moi, de mes déplacements, par exemple." Et c’est justement pendant l’absence du dirigeant que le piège s’est refermé. "Tout était en place. J’étais dans un hôtel à l’étranger et je n’ai pas été joignable pendant deux, trois heures. Mon père était encore président de l’entreprise pour une dizaine de jours avant de me passer la main définitivement. Cette personne est venue le voir en lui demandant de signer les virements, en laissant entendre que c’était vu avec moi. 85 000 euros, c’est le coût d’un camion de marchandise, la somme était habituelle pour nous."

Les 255 000 euros au total sont partis vers un compte russe. "Le recours est très compliqué car tout a été fait en bonne et due forme. Si on portait plainte, l’enquête durerait entre cinq et dix ans", confie le Costarmoricain. "Il m’a fallu une journée et demi pour faire le deuil et repartir. On aurait pu perdre dix fois plus. Je me suis dit que ce n’était que de l’argent et que dans 20 ans, ce serait un glaçon dans l’océan. Je me suis surtout dit qu’il allait falloir retrousser ses manches et trouver de nouveaux marchés pour récupérer cet argent."

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