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Plastic Odyssey, le bateau qui carbure aux déchets plastiques
Nantes # Maritime # Innovation

Plastic Odyssey, le bateau qui carbure aux déchets plastiques

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Ils se sont donnés dix-huit mois pour construire un bateau capable de récupérer les déchets plastiques en mer et les transformer en carburant. Les quatre fondateurs nantais de Plastic Odyssey espèrent partir faire le tour du monde pour proposer ensuite leur innovation en open source.

Plastic Odyssey a mis à l'eau son démonstrateur à Concarneau mi juin 2018. — Photo : Plastic Odyssey

Les créateurs

Ils sont quatre et se sont lancé un challenge homérique : tenter de faire disparaître le plastique des océans. L’idée leur est venue il y a dix-huit mois. Deux d’entre eux, Simon Bernard et Alexandre Dechelotte, travaillaient dans la marine marchande en tant qu’officiers, Bob Vrignaud et Benjamin de Molliens sortaient d’études à l’Icam et à l’Essec. Ils ont lancé l’association Plastic Odyssey en mars 2018. Dès juin, un premier bateau démonstrateur de 6 mètres de long a été mis à l’eau. Le but : réaliser en quatre fois plus grand ce drôle de catamaran qui a la particularité d’être autosuffisant en énergie, capable de produire son propre carburant en transformant, via un pyrolyseur à bord, les déchets plastiques qu’il collecte (5 kilos de déchets permettant d’obtenir 3 litres de carburant). Les quatre créateurs espèrent être prêts pour fin 2019, date à laquelle ils envisagent d'entamer un tour du monde de trois ans en Asie, Afrique et Amérique Latine, « là où la pollution plastique est la plus importante », précise Bob Vrignaud.

Le concept

« Cette expédition, ce sera un peu notre "proof of concept" (POC) », explique Bob Vrignaud. 33 escales sont déjà prévues pour tenter de créer au niveau local des solutions de revalorisation des déchets plastique. Car toute la technologie développée en R&D par Plastic Odyssey sera en open source, afin qu’elle soit à disposition de tous. « Nous n’avons pas encore notre modèle économique, nous le travaillerons pendant notre tour du monde », prévoit Bob Vrignaud.

Pour financer ses recherches, Plastic Odyssey travaille avec des entreprises telles que Veolia ou le cabinet d’architectes navals VPLP, et le navigateur Roland Jourdain. L’association bénéficie du soutien financier du groupe Beneteau, Clarins, le Crédit Agricole, pour un montant total de 300 000 euros. Plastic Odyssey cherche en tout 10 millions d’euros de financement pour les cinq prochaines années.

Les perspectives

Les quatre jeunes fondateurs entament en septembre des programmes de recherche avec Veolia, mais aussi des écoles telles que l’Insa de Lyon ou l’Institut d’optique à Paris. « Nous cherchons aussi à travailler avec des ingénieurs via le mécénat de compétences », explique Bob Vrignaud. Un premier partenariat a été créé avec la société de conseils parisienne Bee Engineering. En attendant de concrétiser ses recherches, Plastic Odyssey voudrait aussi commercialiser un capteur optique pour aider au tri des déchets. « Notre objectif est de le vendre à moins de 100 euros, soit beaucoup moins que les capteurs actuels vendus à plus de 10 000 euros », précise Bob Vrignaud.

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