Engins agricoles ou de travaux publics, trains, avions, distributeurs automatiques, bornes interactives, armoires électriques, bus, poids lourds : autant d’endroits où l’on retrouve des charnières. L’entreprise Pinet Industrie, fabricant de charnières et verrouillages, travaille pour de nombreux secteurs industriels. "Nous avons beaucoup d’applications, détaille le dirigeant Guillaume Bataille, si bien que notre premier client représente par exemple moins de 5 % de notre chiffre d’affaires". Avec deux sites de production, à Chaulnes, dans l’est de la Somme (80 % de l’activité), et à Sousse en Tunisie, qui représentent au total 200 salariés, l’entreprise a réalisé l’année dernière, 28 millions d’euros de chiffre d’affaires. "Notre objectif est d’atteindre les 40 millions en 2028", précise le président. Cette croissance sera portée par un développement des activités en Europe.
Fin des importations de pièces asiatiques
Les exportations représentent actuellement 54 % des ventes, réalisées majoritairement en Europe. Dans un premier temps, Guillaume Bataille veut renforcer l’existant, à savoir ses ventes en Espagne, Italie, Belgique, Pays Bas, Angleterre et Allemagne. Pour y parvenir, il a récemment réalisé des investissements sur le site de production de Chaulnes, afin que l’entreprise soit à la fois plus réactive et plus compétitive. Ainsi, en 2022, 804 000 euros ont été investis dans l’achat de nouvelles machines, avec une aide de France Relance d’un montant de 340 000 euros.
Ces équipements sont capables de fabriquer des grenouillères (systèmes de fermeture) et des pièces de décolletage pour les axes de charnières. "Il s’agit de pièces que nous importions auparavant d’Asie. Cette internalisation de la production va nous permettre d’être plus compétitifs", poursuit Guillaume Bataille. Les machines de découpe laser et les presses permettent quant à elles d’accélérer les temps de passage dans l’atelier, passant de 17 jours à 3 jours et demi.
À la conquête de nouveaux marchés
Dans un deuxième temps, le dirigeant va accélérer en Europe grâce à une politique de croissance externe. En janvier 2022, un site de production aux Pays Bas a été acquis, ainsi qu’une plateforme logistique en Espagne. Et ce n’est qu’un début : l’objectif est de conquérir huit nouveaux pays européens d’ici 2028, des destinations que Guillaume Bataille n’a pas souhaité dévoiler. "Nous allons racheter d’autres usines pour mailler l’Union européenne et être ainsi au plus près des marchés". Cette stratégie doit permettre de faire face à la concurrence qui, dans le secteur des charnières, est très locale, avec seulement "quelques géants, présents aux États-Unis, et aussi en Allemagne".
Pour conquérir ces nouveaux marchés, l’entreprise mise beaucoup sur le sur-mesure. Pinet Industrie possède un catalogue de 4 000 références, mais est capable de personnaliser les charnières. "Cela représente 50 % de l’activité, nous souhaitons maintenir le sur-mesure, voire le développer dans les années à venir". L’innovation a une part importante dans l’entreprise, puisqu’elle représente chaque année des investissements à hauteur de 5 % du chiffre d’affaires.
