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Physidia finalise une ligne d’assemblage à Saint-Barthélemy-d’Anjou
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Physidia finalise une ligne d’assemblage à Saint-Barthélemy-d’Anjou

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Boulevard des Bretonnières à Saint-Barthélémy-d’Anjou, face à ses bureaux, la start-up angevine Physidia, qui a conçu un appareil de dialyse à domicile, installe une ligne d’assemblage complémentaire de celle de Crossway Technology, qui produit actuellement les machines.​​​​​

Le service recherche et développement de Physidia travaille à la fois sur les améliorations de la machine S3 produite par l'entreprise et sur l'utilisation des consommables qui l'accompagnent. — Photo : Olivier Hamard JDE

« Il nous est indispensable d’avoir une seconde source de fabrication, explique le président de Physidia Jérôme Augustin. Nous avons investi environ 1 M€ et créons 3 à 4 emplois. Avec cette nouvelle ligne, nous devrions produire 1 000 machines par an dans trois ans contre 300 aujourd’hui. Elle va permettre aussi à l’équipe R & D d’effectuer des tests sur place en permanence et nous pourrons également présenter dans nos propres locaux ce que l’on fait à nos clients et partenaires. » Pour l’instant seule Crossway Technology, à Saint-Barthélémy-d’Anjou, produit les machines pour Physidia. À la fois pour sécuriser sa fabrication et pour en augmenter le volume, la société angevine a décidé d’installer une première ligne d’assemblage.

La R & D, premier pilier de croissance

La machine conçue par Physidia, appelée S3, permet de remplacer une lourde et onéreuse dialyse en centre spécialisé ou en hôpital, par une dialyse plus « light », de deux heures par jour six fois par semaine à son propre domicile.

« C’est un traitement qui améliore de façon considérable la vie du patient, ajoute Jérôme Augustin. Il peut continuer de travailler et avoir une réelle vie sociale. Le coût du traitement avec notre machine est également moins élevé, de 60 000 euros par an environ contre 90 000 à 100 000 avec les dialyses réalisées de manière classique. » Seule une société américaine, vendue récemment, propose actuellement sur le marché une autre machine de dialyse autonome. Mais la société angevine possède une longueur d’avance avec la S3, plus légère, moins onéreuse et aux performances éprouvées : « La R & D sont l’un des piliers de notre croissance, affirme Jérôme Augustin. Nous travaillons sur les consommables, et bientôt on pourra changer les filtres de la machine tous les deux jours au lieu d’un, ce qui diminuera les coûts d’utilisation. À terme, on devrait pouvoir les changer une fois par semaine. » D’ici 2020, la machine de Physidia devrait également pouvoir effectuer, en plus de l’hémodialyse, la dialyse péritonéale, plus rare et plus complexe, pour un autre type d’affection rénale.

Un potentiel de développement international très important

Second pilier de la croissance pour Physidia, le développement international. En France, 47 000 personnes sont dialysées chaque année, souffrant de problèmes rénaux.

Dans le monde, ce sont plusieurs millions et déjà, la machine de Physidia intéresse bien évidemment des pays étrangers. « 20 machines partiront pour l’Espagne début 2019 et nous apporterons l’an prochain notre expertise dans 16 pays, précise Jérôme Augustin, comme le Qatar, les Émirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite et Israël. L’export est plus compliqué que pour un produit traditionnel car nous sommes là dans le secteur médical, mais le potentiel est très important. » L’entreprise angevine a ouvert en 2017 une filiale au Royaume-Uni et des partenariats ont été signés en Allemagne, au Benelux et dans plusieurs pays nordiques. Parallèlement à ce développement international, Physidia mise aussi sur ses études cliniques, la plus importante étant actuellement menée en Europe auprès de 160 patients, dont la moitié est équipée d’une machine S3, les autres étant dialysés de manière traditionnelle.

Dans quelques jours, la première machine sortira de la ligne d’assemblage de Physidia et la production proprement dite devrait démarrer en mars prochain. L’entreprise angevine, qui emploie un peu plus de 35 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, ambitionne d’atteindre un effectif de 50 personnes en 2019 et vise un chiffre d’affaires de 70 à 80 millions dans trois ou quatre ans.

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