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Péna dynamise la filière du combustible solide de récupération 
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Péna dynamise la filière du combustible solide de récupération 

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Depuis 2005, Péna, spécialisé dans les solutions de collecte et de traitements des déchets des entreprises et des collectivités, fabrique un combustible issu du recyclage. Fer de lance de cette filière, le groupe basé à Mérignac veut en multiplier les débouchés.

Sur 500 tonnes de déchets qui entrent quotidiennement sur le site de Mérignac, 200 sont traitées par l'unité de fabrication de combustible solide de récupération (CSR) créée par Marc Péna, PDG — Photo : Anne Cesbron

Chaque jour, ce sont environ 1 200 tonnes de déchets dangereux et non dangereux qui rejoignent les déchèteries de Péna à Bordeaux, Mérignac, Saint-Jean-d’Illac, Samonac, Savignac et Poitiers. Ce gisement est traité par les 230 collaborateurs du groupe qui pèse 120 millions d’euros de chiffre d’affaires (75 M€ en 2019), des résultats notamment dopés par les prix des métaux. Peintures, solvants, amiante, filtres et piles rejoignent des centres de recyclage ou d’élimination spécialisés. Quant aux plastiques, bois, papiers, cartons, métaux, ils sont triés, compressés en balles le cas échéant, pour être revendus. Reste une part de 30 à 40 % de ces déchets non dangereux, trop mélangée pour être valorisée. "Ce résiduel partait à l’enfouissement jusqu’en 2005, date à laquelle nous avons lancé une chaîne de production de combustible de substitution sur le site de Mérignac", explique Marc Péna, PDG du groupe et partisan de l’économie circulaire qui poursuit l’objectif de se passer des décharges.

Ersatz de charbon

Ce combustible nommé Coris, pour combustible de récupération industrielle et de substitution, est obtenu par broyage du reliquat non valorisé, en granulés de 10 à 35 millimètres. En remplacement du charbon, ce combustible utilisable en chaudières industrielles a d’abord séduit les cimentiers, qui sont autorisés à brûler des déchets. "Dans le cadre de mon mandat à la présidence nationale de la branche recyclage des déchets industriels de Federec, la fédération professionnelle des entreprises du recyclage, j’ai bataillé pour trouver des débouchés à ce combustible solide de récupération (CSR)", se souvient le dirigeant. La loi de transition énergétique portée par la ministre Ségolène Royal en 1994, est passée par là, encourageant la création d’une filière autour de la production de CSR.

Un gisement à exploiter

Voilà 15 ans, Péna sortait 500 tonnes de CSR par an de son site mérignacais. Quatre millions d’investissements plus tard, notamment dans la ligne de production en 2018, l’entreprise a triplé la productivité à 15 tonnes par heure et ses quinze salariés en fabriquent aujourd’hui 25 000 tonnes. "De leur côté, les cimenteries ont également largement investi pour utiliser ce combustible et sont en mesure d’en consommer rapidement plus que ce que l’on fabrique. Au niveau national, la cimenterie devrait pouvoir consommer 1,5 million de tonnes par an", avance Marc Péna.

Or, selon le PDG, la cinquantaine de producteurs français de CSR en vend actuellement 350 000 tonnes par an, pour une capacité de production d’ores et déjà estimée à 800 000 tonnes. Péna en assure la distribution. " Nous prévoyons que dans les deux prochaines années d’autres clients vont s’y mettre, tels que les papeteries, les raffineries de pétrole, les séchages. Leurs projets d’investissements sont engagés depuis trois ans en ce sens. On va alors pouvoir pleinement profiter de nos capacités de production ", poursuit-il.

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