« Entre ces charmants élus de Lyon et nous, c’est la rupture de confiance ». La passe d’armes se poursuit entre la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la métropole lyonnaise. Le président LR de la Région, Laurent Wauquiez, est revenu, le 29 janvier, sur les relations régulièrement conflictuelles qu’entretiennent les deux collectivités.
Depuis l’élection de Laurent Wauquiez, la Région et la Métropole s'affrontent sur les questions de compétences économiques. Un conflit qui s’est exacerbé depuis l’adoption en janvier 2017 du Schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internationalisation (SRDEII). Une façon pour la Région de s’imposer comme le « patron » en la matière. Lyon Métropole n’ayant pas cédé, la préfecture - donc l’Etat - s’en est mêlé, convoquant des réunions de conciliation jusqu’au cœur de l’été pour rétablir le dialogue.
Des recettes fiscales "confisquées"
A l’automne, un déjeuner en tête à tête des deux exécutifs – dans un salon privé rue du Lac - avait semblé mettre fin aux tensions. Déjeuner, selon Laurent Wauquiez, « au cours duquel nous avons abordé en transparence tous les dossiers ». Dans la foulée, le président de la Métropole David Kimelfeld avait même été invité à s’exprimer lors de l’inauguration de l’Ecole numérique régionale baptisée « 101 ».
La tension entre Confluence et Part-Dieu n’est depuis pas redescendue. Laurent Wauquiez l’a assuré : il ne laissera « plus rien passer ».
Las, à la veille des vacances de Noël, le ministre de l’Intérieur (et ancien président de la métropole de Lyon) Gérard Collomb faisait voter un amendement, « confisquant » (sic) près de 50 millions d’euros de recettes fiscales de la Région au profit de la Métropole. Amendement vite retoqué par le Conseil constitutionnel.
"Tendre la main"
La tension entre Confluence et Part-Dieu n’est depuis pas redescendue. Laurent Wauquiez l’a assuré : il ne laissera « plus rien passer ». « Lyon a fait semblant de vouloir travailler avec nous et nous a finalement tiré le tapis sous les pieds », a-t-il dénoncé. Mais à ce stade, l’homme fort d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui entend faire de la région son laboratoire politique et veut gommer son image de personnage « clivant », ne ferme pas la porte au dialogue. « Je continuerai à leur tendre la main. Mais cette fois c’est le président de la Métropole qui me fera le plaisir de se déplacer ».
