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« Nous visons une croissance supérieure à celle du marché »
Interview Lyon # Services

Philippe Barret Directeur général du groupe Apicil « Nous visons une croissance supérieure à celle du marché »

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A la barre d’Apicil, Philippe Barret cherche à réorganiser les métiers de cette ETI lyonnaise, devenue - à force d’opérations de croissance externe - quatrième groupe français de protection sociale (2.000 salariés au global // CA 2016 : 2,3 milliards d’euros).

Philippe Barret, DG d'Apicil : "Notre souhait est de gommer tout modèle pyramidal ou centralisé" — Photo : Apicil

2018 sera pour le groupe Apicil une année de transition durant laquelle vous entendez « réorganisez vos métiers ». C’est à dire ?
P. B :
Nous sommes dans une phase de changement de notre modèle de fonctionnement ; lequel modèle doit prendre en compte le périmètre qu’a pris le groupe Apicil ces dernières années. Le groupe compte désormais 2000 salariés, dont un tiers hors de Lyon.

Cette réorganisation s’appuie sur la volonté de donner de la marge de manœuvre aux entités et aux collaborateurs mais aussi de regrouper des activités éparses. A ce titre, nous sommes en train de regrouper au sein d’une seule structure toute la gestion d’actifs du groupe (fonds propres + engagements à l’égard de nos client), soit environ 14 milliards d’euros.

Nous avons en effet deux sociétés de gestion d’actifs, Gresham Asset Management, Apicil Invest, ainsi qu’une partie internalisée au sein de Apicil Gestion. Ces forces vont être regroupées au sein de cette nouvelle entité qui devrait prendre le nom cette année de Apicil Asset Management. Nous espérons ainsi gagner en efficacité et être mieux identifié comme un gestionnaire d’actifs.

Enfin, nous venons de lancer Veralti Courtage, qui est une nouvelle marque de distribution à destination des courtiers spécialisés en assurance de personnes.

Nous visons un développement sur l’Italie ; un développement inédit pour le groupe dont on espère plusieurs dizaines de millions d’euros d’encours dès cette année.

Visez-vous de nouveaux marchés hors France ?
P. B :
Ce n’est pas notre priorité. Toutefois, nous avons un projet de développement sur l’assurance vie à partir de notre filiale au Luxembourg, par LPS (libre prestation de services). Une pratique qui consiste à proposer des services à partir d’un pays tiers.

Nous visons un développement sur l’Italie ; un développement inédit pour le groupe dont on espère plusieurs dizaines de millions d’euros d’encours dès cette année.

En quoi cette réorganisation était-elle nécessaire ?
P. B : Elle tient compte du nouveau périmètre du groupe tout en restant à proximité de nos clients. C’est un modèle plutôt fédéral, qui repose sur le principe de subsidiarité. Notre souhait est de gommer tout modèle pyramidal ou centralisé.

Un dernier changement devrait être opéré sur le segment de la retraite complémentaire. Nous allons très probablement utiliser un nouveau support juridique qu’est le FRPS (Fonds de retraite professionnel supplémentaire). Ce support permet de nous mettre dans un cadre prudentiel de Solvabilité I (plutôt que Solvabilité II). Cette décision sera soumise au conseil d’administration cette année.

Cette réorganisation s’inscrit dans le cadre du 2020 du groupe. Nous visons par ce plan une croissance supérieure au marché, soit au moins 5 à 6 % par an. Ce plan doit par ailleurs valider ce nouveau mode de fonctionnement que nous mettons en place.

Vous êtes entré récemment, à hauteur de 2,2 millions d’euros, au capital de la fintech FundShop. Est-ce un marché de croissance pour Apicil ?
P. B : Oui même si n’avons pas une organisation dédiée à la fintech. Néanmoins, nous recevons régulièrement des dossiers. Nous privilégions ceux pour lesquels il y a pour nous un intérêt « métier ». Nous allons à ce titre créer une direction des investissements qui aura plusieurs rôles dont celui de faire une veille extérieure sur les cibles qui pourraient nous intéresser.

Vos équipes lyonnaises (soit 1 300 salariés) sont réparties sur deux sites : à Vaise et à Caluire. Pour des raisons « d’efficacité » vous cherchez de nous nouveaux locaux. Où en est ce projet ?
P. B : C’est un projet sur le long terme. Mais nous cherchons en effet un lieu mieux connecté au reste du groupe. Nous visons une implantation le secteur de la Part-Dieu, sur un bâtiment à construire ou à réhabiliter.

Propos recueillis par P. Tiessen

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