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Monté en Ligue 1, Clermont Foot bâtit un budget prudent
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Monté en Ligue 1, Clermont Foot bâtit un budget prudent

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Premier club auvergnat à accéder en Ligue 1 de football, Clermont Foot débute sa saison dans l’élite avec un budget de 20 millions d’euros, patiemment construit depuis la reprise du club par Ahmet Schaefer en 2019.

Dès son arrivée à la tête du Clermont Foot, Ahmet Schaefer avait anticipé les dispositions contractuelles pour adapter le budget du club à la Ligue 1 — Photo : DR

Pour sa première saison en Ligue 1, le club de football Clermont Foot 63 fait les choses avec méthode. La fièvre et l’ivresse qui s’est emparée des supporteurs clermontois au lendemain de l’obtention de leur ticket pour l’élite du football français sont quelque peu retombées. Mais le club prépare l’accession en Ligue 1 depuis la reprise du club par Coresport Capital, la société suisse dirigée par Ahmet Schaefer, en 2019. "Nous aurions pu monter en Ligue 1 en 2020 (5e du classement à trois points du deuxième, NDLR) mais finalement cela se fait aujourd’hui. Nous sommes prêts", appuie le président Schaefer.

20 millions d’euros de budget

Pour sa première expérience en première division du championnat de France, le Clermont Foot disposera d’un budget de 20 millions d’euros. "Ce sera probablement le plus bas des vingt équipes en lice pour la saison", précise-t-il. Peu importe. Avec la montée, Clermont Foot double quasiment son budget en un an. Il n’était que de 11 millions d’euros en Ligue 2. Pour établir ce budget, Ahmet Schaefer va multiplier par 3,5 ses revenus billetterie (1,6 million d'euros) et partenariats (3,6 millions d'euros). "Nous allons dépasser les 5,2 millions d’euros de revenus quand l’an passé nous étions à 1,5 million d'euros", précise-t-il.

Le solde du budget étant prévu pour être abondé par les revenus des droits télévisuels, pour 14,2 millions d’euros. "Nous calculons les droits TV en nous basant sur une 17e place en fin de saison, synonyme de maintien en Ligue 1", note Ahmet Schaefer, prudent mais conscient de la dureté de la tâche qui s’annonce.

Une montée en L1 anticipée

Surtout, le club peut compter sur une gestion prudente mise en place depuis 2019. "Nous avions anticipé dans la quasi-totalité des contrats une possible montée en Ligue 1", souligne le dirigeant, également propriétaire du club de deuxième division du SC Lustenau (Autriche) et du FC Vendyssel FF (Danemark).

Avec l’accession en L1, le mot d’ordre martelé par l’ancien membre du cabinet de Sepp Blatter (président de la Fifa de 1998 à 2015) est simple : "préserver l’équilibre financier du club". Pour cela, les contrats des joueurs stipulaient pour la plupart d’entre eux le salaire en cas de montée en Ligue 1. Une manière de maîtriser la masse salariale bien avant que l’accession ne soit validée. Des salaires qui demeurent le plus gros poste de dépense du club pour l’année à venir, estimés entre 11 et 12 millions d’euros au total. En cas de descente en Ligue 2 en mai 2022, les contrats seront revus à la baisse automatiquement pour s’adapter à des ressources plus serrées.

Une anticipation menée jusque dans les contrats de sponsoring que le club signe. "Il y a des clauses avec nos partenaires qui nous permettent de bénéficier de davantage de revenus avec la Ligue 1", détaille Ahmet Schaefer.

Engouement local

Même dans une ville historiquement dévolue au rugby avec le club de l'ASM Clermont Auvergne, Clermont Foot pourra compter sur une ferveur populaire dans les tribunes. Début juillet, le club a arrêté de commercialiser les abonnements pour la saison 2021-2022 au stade Gabriel-Montpied. Un choix volontaire : plus de 9 000 abonnements ont été souscrits, soit dix fois plus qu'en 2020. Un signe que l’engouement est là. "Le rugby est un phénomène incroyable à Clermont-Ferrand, mais beaucoup de personnes sont attachées au football. La montée a apporté fierté et courage aux supporters et partenaires du club", veut croire le dirigeant du club, qui balaie d’un revers de la main une éventuelle concurrence entre rugby et football.

Du côté des partenaires du club, on retrouve déjà plusieurs acteurs économiques locaux : le Crédit Mutuel Massif Central, Veolia, et plus d’une centaine de PME locales comme le Groupe Batipro, l’école de langue Bonjour World ou encore le concessionnaire Hyundai Clermont-Ferrand. "Il y a un tissu industriel sur le territoire qui peut, je le crois, soutenir deux clubs à Clermont-Ferrand", plaide Ahmet Schaefer, qui compte bien attirer de nouveaux partenaires avec cette présence inédite d’un club auvergnat en première division de football.

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