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Les thés haut de gamme d'Herbapac ne connaissent pas la crise
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Les thés haut de gamme d'Herbapac ne connaissent pas la crise

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Le thé élaboré en Alsace par Herbapac a trouvé sa clientèle. L'entreprise enregistre depuis plusieurs années des taux de croissance à deux chiffres et son dirigeant continue d'investir pour encore doubler l'activité.

Le dirigeant Jean-Paul Burrus compte encore doubler le chiffre d'affaires d'Herbapac d'ici cinq à sept ans. — Photo : ©Salpa

L’histoire a commencé en pleine crise économique et, pourtant, le breuvage a vite infusé. Dans le panier du groupe Salpa, spécialisé dans l’épicerie fine (450 salariés, 80 M€ de CA), fondé par la famille alsacienne Burrus, le thé a vu le jour il y a dix ans. À l’époque, Jean-Paul Burrus, président de Salpa, et la Maison Fauchon décident de s’associer afin de conditionner en France des thés haut de gamme pour assurer la qualité du produit et les exporter avec le savoir-faire français. Ils créent à 50-50 la coentreprise Herbapac sur le parc industriel de Geispolsheim, dans le Bas-Rhin. Aux côtés du café et du chocolat, Salpa ajoute alors une gamme à sa collection, vendue sous la marque Comptoir français du thé. La Maison Fauchon, dirigée à l’époque par Michel Ducros, du groupe familial des épices Ducros, y trouve quant à elle l’outil industriel intégré pour commercialiser sa propre marque de thés parmi ses produits de luxe, exportés à 80 %.

17 % de croissance par an

Cinq millions d'euros ont été investis dans le bâtiment et l’équipement de l’usine Herbapac, mise en service au printemps 2008. « L’aventure a commencé avec deux clients (Salpa et Fauchon, NDLR), 30 salariés, 3 M€ de CA et 150 tonnes de thé conditionné sous forme de sachets, de boîtes et de poches. Nous avons été soutenus par les collectivités et le retour sur investissement est là. Dix ans plus tard, nous comptons 73 personnes, voire 110 avec les pics saisonniers, 300 tonnes de thé sortent de l’usine chaque année pour un CA de 10 M€ », explique Jean-Paul Burrus.

Herbapac affiche un taux de croissance à deux chiffres, de l’ordre de 17 % par an les trois dernières années. « Une progression qui s’explique par l’engouement constaté ces dernières années sur le marché du thé », estime Fanny Husselstein, directrice générale des opérations chez Herbapac. Pour Jean-Paul Burrus « Herbapac se positionne comme l’usine des industriels qui n’ont pas d’usine ». Cet « outil collaboratif », qui permet de produire du thé à façon pour une petite vingtaine de gros clients, dispose de 380 recettes et travaille avec 316 matières premières pour élaborer les recettes dans son centre de R&D, qui s’apprête à accueillir une troisième personne.

Nouvel investissement pour doubler le CA

L’objectif de Jean-Paul Burrus est de doubler le CA d’ici cinq à sept ans. Pour atteindre ces 20 M€, le groupe investit et embauche 20 personnes cette année. 1,4 M€ sont injectés dans une troisième ligne de mise en sachets et un mélangeur de 1 000 litres. Herbapac comptera près de 60 000 sachets par an, contre 50 000 actuellement. « Aujourd’hui, nous fonctionnons en 3/8. Cet investissement nous permettra de revoir l’organisation du temps de travail », souligne Jean-Paul Burrus. Le président agrandit aussi l'espace de stockage, crée des bureaux supplémentaires et un atelier dédié aux petites séries. « L’usine est conçue pour réaliser jusqu’à 30 M€ de CA avant d’être confrontée à un problème d’espace », confie Jean-Paul Burrus, confiant.

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