Les professionnels de l’événementiel normands impatients de retravailler
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Les professionnels de l’événementiel normands impatients de retravailler

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Les professionnels normands de l’événementiel sont prêts à retravailler, mais regrettent que les consignes gouvernementales ne soient pas suffisamment claires pour leur profession. Une trentaine d’entreprises de tous secteurs d’activités se retrouvent aujourd’hui, à Belbeuf, en Seine-Maritime, pour envoyer un message fort à leurs clients.

A Saint-Aubin-sur-Gaillon, dans l'Eure, le traiteur Erisay Réceptions a pu rouvrir ses trois restaurants mais son activité réceptions reste encore à l’arrêt — Photo : © ERISAY RÉCEPTIONS-Photos Atelier MBB

Parmi les premiers secteurs touchés par la crise sanitaire du coronavirus, et parmi les derniers à reprendre, l’événementiel est toujours debout, prêt à travailler dans le respect des normes sanitaires en cours. Pourtant, de nombreux professionnels normands se sentent « oubliés » et estiment que les consignes gouvernementales ne sont pas assez claires pour reprendre le travail en toute sécurité.

« Aujourd’hui, nous n’avons aucun éclaircissement sur la reprise de l’activité des secteurs de l’événementiel, notamment concernant l’organisation de réceptions », regrette Christophe Marie, dirigeant de Loison Traiteur (42 salariés, et près 900 vacataires employés en moyenne par an) à Caen-Ouistreham, qui a subi une baisse de son activité de 90 %. « Nous sommes prêts à nous remettre au travail et à créer de nouveaux concepts de nourriture et de réceptions. »

A Saint-Aubin-sur Gaillon (Eure), pour Erisay Réceptions, qui a dû placer ses 180 salariés en chômage partiel, le message de l’État concernant la reprise demeure encore trop confus et contradictoire : « Même si nous avons pu rouvrir nos trois restaurants le 2 juin et proposer une carte réduite pour les plats à emporter, notre activité réceptions reste malheureusement à l’arrêt », explique Marc Leroux, directeur général adjoint, qui estime les pertes de l’entreprise à plus de 4,5 millions d’euros (pour un chiffre d'affaires annuel de 18,5 millions d’euros). Pour l’entreprise euroise, la période est à l’incertitude : « Les dirigeants d'entreprise vont avoir autre chose à penser que d’organiser de l’événementiel festif et plutôt privilégier des rencontres virtuelles ». Outre la restauration, Erisay compte sur sa polyvalence avec ses activités (plateau-repas et menus à emporter) pour maintenir la tête hors de l’eau en attendant le feu vert pour redémarrer les réceptions.

Un événement vitrine pour la profession

Pour montrer leur volonté commune de retravailler, quatre entreprises normandes (les rouennais Bonnaire Traiteur, Cirette Traiteur et Granit Communication, et l'agence audiovisuelle caennaise MTCA) ont pris l’initiative d’organiser, le 16 juin, une rencontre avec les professionnels de l’événementiel à Belbeuf (Seine-Maritime) baptisée « 16h16 ». « Nous voulons envoyer un message fort à nos clients pour leur montrer que nous sommes toujours debout et que notre profession se serre les coudes », explique Marie Bernard, la directrice de l’agence Granit Communication, à Rouen, qui attend un message « plus clair » de la part du gouvernement : « Il n’y a pas que des manifestations de grande taille. L’événementiel, ce sont aussi des séminaires d’entreprises, des congrès, des lancements de produits. Nos clients ne savent pas sur quel pied danser… »

Entre soixante et soixante-dix personnes (soit une trentaine d’entreprises normandes) participent à l’événement « 16h16 ». « Nous voulons montrer que nous pouvons organiser ce type de manifestation en choisissant un lieu qui nous permette de respecter la distanciation physique, avec des groupes de dix maximum et le port du masque si l’on circule entre les tables… » Pour les traiteurs, les agences événementielles, audiovisuelles et techniques et les lieux accueillant les événements (Zéniths, parcs expo etc), il s’agit de partager une vision du futur : « A très court terme, les gros événements ne pourront pas avoir lieu. Nous pouvons nous organiser pour réduire les jauges, intégrer davantage de numérique. Mais le lien humain reste important, il n’est pas question de s’en priver », ajoute Marie Bernard.

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