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Les meubles fabriqués à partir de mycélium font leur entrée chez Ligne Roset
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Les meubles fabriqués à partir de mycélium font leur entrée chez Ligne Roset

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Le fabricant de mobilier Ligne Roset collabore depuis quelques mois avec une jeune entreprise américaine, MycoWorks, qui a développé un nouveau matériau à base de mycélium. Objectif : lancer prochainement une nouvelle collection à partir de ce cuir végétal innovant.

Antoine et Olivier Roset, directeurs généraux du groupe Roset — Photo : DR

Chez le fabricant de mobilier Ligne Roset (760 salariés, 130 M€ de CA consolidé en 2022-2023), imaginer de nouveaux design de meubles est monnaie courante. "Chaque année, nous lançons une gamme de nouveaux produits", rappelle Antoine Roset, qui a pris la direction générale du groupe familial aux côtés de son cousin, Olivier Roset, il y a quelques mois. Mais introduire un nouveau matériau est un événement plus rare.

Un matériau innovant à base de mycélium

La société implantée à Briord, dans l’Ain, a récemment dévoilé qu’elle travaillait sur une nouvelle collection de produits réalisés à partir de Reishi. Ce biomatériau a été développé et est fabriqué par l’entreprise américaine MycoWorks, à partir de mycélium, les filaments souterrains du champignon. "De nombreuses alternatives au cuir animal émergent depuis quelques années, explique Antoine Roset. Cuir de pomme, de cactus, d’ananas… Le Reishi s’apparente lui aussi à un cuir végétal. Mais nous avons été bluffés par ses caractéristiques."

Protégé par plus de 80 brevets, le procédé grâce auquel MycoWorks développe les cellules de mycélium lui permet de réaliser un textile d’une grande solidité et personnalisable en termes d’épaisseur, de poids et de propriétés mécaniques. La société a ouvert à l’automne 2023 une nouvelle usine de 1 200 m2 en Californie lui permettant de proposer une production à grande échelle à ses clients.

Une stratégie RSE impulsée par la nouvelle génération Roset

"Nous en sommes encore au stade de développement, détaille le dirigeant de Ligne Roset. Nous testons les peaux depuis plusieurs mois et échangeons avec MycoWorks pour qu’ils affinent les caractéristiques. Il faut ensuite que l’on décide de quelle manière nous allons les intégrer à nos collections." Les premiers produits à base de mycélium devraient être commercialisés en 2025. Ils seront probablement "très chers et limités dans un premier temps", avant de se démocratiser.

Déjà, Ligne Roset et MycoWorks préparent la suite. Actuellement, les champignons sont cultivés dans des bacs rectangulaires. "Dans le futur, on imagine pouvoir les faire pousser directement dans la forme désirée, projette Antoine Roset. Cela permettra de faire moins de découpes et d’avoir moins de pertes de matière."

Antoine et Olivier Roset, directeurs généraux du groupe Roset — Photo : DR

Avec ce partenariat, la nouvelle génération Roset entend aussi imprimer sa patte à la tête de l’entreprise. Les deux cousins espèrent donner au groupe centenaire une impulsion dans les domaines de la R & D et de la RSE. Cette innovation s’intègre ainsi dans une stratégie globale visant à réduire l’impact environnemental des matériaux utilisés et de leur traitement. Depuis 2021, le groupe labellisé Entreprise du patrimoine vivant a également lancé une démarche d’upcycling visant à récupérer et revaloriser l’un de ses modèles emblématiques, le Togo. "Nous voulons donner un nouveau souffle à Ligne Roset, pour que l’entreprise puisse continuer à porter la création française", appuie Antoine Roset.

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