Le fabricant d’escaliers Hallou, à Saint-Aubin-du-Cormier, a franchi une nouvelle étape, qui doit le porter vers de nouveaux développements. En effet, après de multiples reprises ces dernières années, c’est finalement un ancien cadre de l’entreprise, directeur de production de 2012 à 2018, rappelé par les salariés, qui reprend l’affaire à son compte. En juin dernier, Christophe Aubin, qui était revenu en juin 2022 en tant que directeur général, a officiellement racheté le capital d’Hallou. L’entreprise pèse alors 2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 23 salariés. En un an, elle a déjà redressé la barre, atteignant cette année 3 millions d’euros de chiffre d’affaires avec désormais 30 collaborateurs. De ce nouveau palier atteint, Hallou a l’ambition de monter encore d’un étage supplémentaire. Et cela passera par différents axes de développement.
Réorganisation et révision des prix
"Nous avons commencé par revoir l’organisation et la politique tarifaire, explique Christophe Aubin. Avec l’équipe en place, nous voulons avant tout pérenniser l’entreprise, qui a souffert de trop nombreuses successions de dirigeants ces vingt dernières années (elle avait été reprise à la barre du tribunal en 2018 par le groupe Evolem, NDLR). Elle a un réel savoir-faire à défendre". Dès son arrivée, Christophe Aubin a donc structuré l’entreprise et recruté, afin de mieux organiser les services et rendre efficace la partie commerciale. "Nous avons embauché des commerciaux en Côtes-d’Armor et Morbihan, une alternante et une assistante commerciale qui répond aux appels des clients bretilliens", précise le dirigeant, qui souhaite un meilleur suivi des clients et un meilleur taux de service.
Par cette nouvelle organisation, le nouveau dirigeant souhaite élargir le périmètre de vente pour ses escaliers. "Nous travaillions jusqu’alors essentiellement sur l’Ille-et-Vilaine et sur Paris. Nous pouvons maintenant répondre à des demandes de Brest à Paris et commençons à aller dans le Sud à la demande d’autres menuiseries", précise-t-il. Les premiers effets de la nouvelle organisation se sont fait sentir dès cette année. Pour aller plus loin, Hallou a travaillé sa communication, en modernisant son site internet, porte d’entrée de beaucoup de clients, et fait acte de présence sur de nombreux salons "pour être plus visible".
Accélérer auprès des professionnels
Fabricant d’escaliers haut de gamme sur-mesure, Hallou travaille essentiellement pour le marché de la rénovation (95 % du CA). Et à 80 % pour des particuliers. Mais dans sa nouvelle stratégie, Christophe Aubin compte accélérer sur le marché du B to C. "Nos 16 collaborateurs en atelier sont de véritables artistes qui maîtrisent les techniques du bois et du métal. Nous voulons continuer ce travail d’orfèvrerie, même si nous utilisons maintenant de la commande numérique", confie le dirigeant, qui a d’ailleurs renforcé la présence d’apprentis pour transmettre son métier. Hallou en compte aujourd’hui 5. "La menuiserie souffre d’un manque de formation, et d’un manque d’adhésion de la part des jeunes. Pourtant, ils peuvent être très bien payés !"
200 000 euros à investir par an
Au-delà des recrutements, la modernisation du métier est un véritable enjeu. Et pour réussir à exister sur le marché de l’escalier, Christophe Aubin a réinvesti dans les outils plus modernes et embauché un responsable de production. "Depuis 2008, Hallou n’avait pour ainsi dire connu aucun investissement en matériel, rappelle-t-il. Nous avons en tout premier lieu acheté une défonceuse à commande numérique cinq axes, pour usiner à 360°". Soit un ticket de 200 000 euros (avec l’aide d’un prêt de la Région Bretagne) pour cette machine réceptionnée en juillet dernier. "Elle façonne, usine, débite. Cela permet de sécuriser notre production, de moderniser l’atelier, de rendre du travail très qualitatif", décrit le dirigeant. Hallou va poursuivre cette marche en avant avec de nouveaux investissements ces quatre prochaines années dans son atelier de 2 700 m² pour de l’outillage, mais aussi pour les conditions de travail, l’économie d’énergie, etc. "Nous prévoyons un budget de 750 000 euros pour cela", confie Christophe Aubin.
Aménagement intérieur, extérieur et mobilier
Ces investissements vont permettre à Hallou de mieux répondre à ses commandes, car l’objectif est d’atteindre les 5 millions d’euros de chiffre d’affaires rien qu’avec ses escaliers. Tout en sachant que la modernisation de l’atelier est aussi destinée à s’ouvrir de nouveaux marchés. "La défonceuse numérique nous permet par exemple de réaliser des aménagements sous les escaliers, ce que nous allons proposer au catalogue désormais, cite Christophe Aubin. Nous allons aussi sortir une gamme de mobilier, comme des tables, des consoles, des bureaux, par exemple". S’il veut rester focalisé sur son métier historique de l’escalier, Hallou se diversifie également dans les produits de fermeture et l’aménagement d’espaces extérieurs. "En plus de la réalisation de garde-corps, passerelles et escaliers extérieurs (5 % du CA actuel), nous lançons une activité de négoce de pergolas, portails, portes de garages, terrasses hors sol en acier et plaquage bois, avec des fabricants français", précise le dirigeant bretillien. Il compte ainsi travailler ses marges et faire grandir encore plus l’entreprise.
