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Les capteurs d'Ewattch prêts à se connecter à l'industrie allemande
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Les capteurs d'Ewattch prêts à se connecter à l'industrie allemande

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L'obtention du Pass French Tech va consolider la stratégie imaginée par Nicolas Babel pour développer Ewattch, une entreprise des Vosges : une levée de fonds, un positionnement sur quelques secteurs clés et un déploiement à l'international, en particulier outre-Rhin.

Lancée en 2012 par Nicolas Babel, Ewattch cible désormais le marché des industriels gros consommateurs d'énergie — Photo : © Jean-François Michel

« À un moment, la question a été de savoir si je la jouais à l’anglo-saxonne, en allant chercher des millions, ou si je restais prudent, en continuant sur les valeurs ouvrières qui sont celles de ma famille. » Nicolas Babel, le dirigeant de la start-up Ewattch vient de décrocher le Pass French Tech. Ce sésame permet à la start-up basée à Saint-Dié-des-Vosges, et qui conçoit et fabrique des solutions connectées dédiées à la maîtrise de l'énergie, à l'échelle d'un bâtiment ou d'une machine, de s’appuyer sur un programme taillé sur mesure pour les entreprises en hypercroissance.

« En moyenne, nous doublons le chiffre d’affaires tous les ans », détaille Nicolas Babel. « Nous avons fait 1,3 M€ cette année, contre 750 000 € l’année dernière. Sur deux ans, le chiffre d’affaires a progressé de 400 %. » Une croissance maîtrisée, avec l’installation d’outils comme un CRM (logiciel de gestion de la relation clients) pour « aider à prendre la bonne décision », une participation au CES de Las Vegas pour comprendre le marché des objets connectés dédiés à l’industrie ou encore un contrat de référence avec la Poste en 2016. « Aujourd’hui, nous sommes prêts pour accélérer », assure Nicolas Babel : au deuxième trimestre, le fondateur d’Ewattch veut avoir bouclé une levée de fonds de 1,5 million d’euros.

Un marché de 200 milliards en 2023

Une somme qui devra permettre à Ewattch de déployer ses solutions en Allemagne, en Angleterre et en Italie. Opérant déjà par opportunité en Suisse ou encore en Australie, Nicolas Babel compte notamment sur le marché allemand, très sensible à la question de la maîtrise de l’énergie, pour faire des volumes et atteindre rapidement le CA déjà réalisé sur le marché français.

« Pour l’instant, le marché des objets connectés pour l’industrie n’intéresse personne. Mais en 2023, il pèsera 200 Md$ dans le monde... »

Autre défi, imposer les solutions d'Ewattch dans quelques secteurs-clés : « Je préfère avoir 35 % d’un marché comme l'industrie papetière que 1 % de toute l'industrie en Europe », précise Nicolas Babel, qui va cibler essentiellement les gros consommateurs d’énergie. « Pour l’instant, ce secteur n’intéresse personne. Mais on sait qu'en 2023, le marché des objets connectés pour l’industrie pèsera 200 milliards de dollars dans le monde. Au bout d’un moment, les gros acteurs vont arriver et d’ici là, il faut avoir pris les parts de marché. »

Aller vers l'industrie 4.0

Sans aucune force commerciale, Ewattch a vendu 3 500 capteurs en 2017, et grâce aux développements menés par une équipe d’une douzaine de personnes, dont 80 % embauchés pour faire de la R&D, la start-up travaille pour permettre à n’importe quel industriel d’aller vers « l’industrie 4.0 ». « Aujourd’hui, nos solutions couvrent toute la chaîne, du capteur pour acquérir la donnée, jusqu’à l’interface utilisateur », souligne Nicolas Babel.

Passionné par la technologie, le fondateur d’Ewattch et son équipe ont levé un gros frein à l’investissement chez les industriels en passant au « sans fil », avec des capteurs « plug and play » permettant une installation aisée. « Le retour sur investissement est très rapide. Chez un plasturgiste vosgien, nous avons installé 8 000 € de capteurs en cinq heures. Sa facture d’électricité a baissé de 25 %, soit 5 000 € par mois, simplement en faisant le constat des machines qui dépensaient de l’énergie sans rien produire. »

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