Le groupe Resma (150 salariés, CA 2023 : 40 M€) actionne un nouveau volet de la stratégie visant à le transformer en fabricant d’accessoires pour les camions et poids lourds à destination des carrossiers.
Après un plan massif d’investissement sur son site industriel de Gallargues-le-Montueux (Gard), près de Nîmes, il boucle une opération de croissance externe en absorbant Palkit (75 salariés, CA 2023 : 14 M€), entreprise basée à Vonnas (Ain). La société est le leader français de la production de kits de carrosserie en parois rigides, utilisés majoritairement pour les fourgons. Son offre vient compléter la gamme de Resma, qui affiche 10 000 références (bennes ou plateaux en aluminium, porte-voitures, bétaillères, etc.). "Nos produits sont destinés aux véhicules de 3,5 tonnes, tandis que Palkit cible les VUL (véhicules utilitaires légers, NDLR) et les poids lourds. En nous rapprochant, nous couvrirons l’ensemble des besoins de carrossiers", explique le président de Resma, Alain Conil, en précisant qu’il conservera la marque aindinoise.
Un nouvel élan industriel et commercial
Dans le prolongement de cette acquisition, Resma projette d’investir un million d’euros dans les capacités opérationnelles de Palkit. L’opération permettra, d’abord, d’intégrer des process de fabrication en série sur le site de Vonnas (surface : 10 000 m2), qui produit 2 200 kits par an jusqu’ici. D’autres aménagements sont évoqués, comme l’installation d’une chaîne de peinture "pour donner une touche de modernité aux cadres utilisés dans ses kits".
Par ailleurs, Resma souhaite renforcer la structure commerciale de Palkit, fondée en 1965. "Après plus de 50 ans d’activité, l’entreprise n’avait plus de commerciaux et s’appuyait sur le bouche à oreille pour capter des clients. Je vais missionner l’équipe commerciale de Resma pour lui donner un nouvel élan", indique Alain Conil, qui rappelle le contexte nouveau dans lequel les deux sociétés évoluent. "Les carrossiers ont de moins en moins de personnels qualifiés. Ils se tournent désormais vers des fournisseurs tels que nous, qui leur vendent des kits prêts à monter. C’est un nouveau métier qui est en train de naître".
Un marché porteur en 2024
Sur ses terres gardoises, Resma dispose d’un nouveau bâtiment industriel de 2 500 m2, livré en juillet 2023. Le groupe prévoyait d’investir plus de 3 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle plateforme logistique de 3 000 m2 sur la même parcelle, mais l’opération vient d’être décalée à 2025. "Nous n’avons pas de besoins urgents justifiant d’augmenter notre capacité logistique", justifie le dirigeant. En revanche, Resma mobilise une enveloppe de 250 000 euros pour équiper de panneaux photovoltaïques la toiture du nouveau site industriel, à compter de février 2024, et pour se doter d’une nouvelle flotte de véhicules d’entreprise électriques. "Nous souhaitons être autonomes dans notre consommation électrique alors que les factures ne cessent d’augmenter", poursuit Alain Conil.
Malgré le report de son nouvel investissement, et les interrogations de nombreux chefs d’entreprise face à une conjoncture incertaine, le président du groupe Resma affiche son optimisme pour sa croissance en 2024. "Nous bénéficions de deux phénomènes convergents. Traditionnellement, le marché du camion est un marché de renouvellement, mais les collectivités sont incitées par l’État à verdir leur parc de véhicules. Nous intervenons donc aujourd’hui pour carrosser de nouvelles flottes de véhicules électriques, comme nous le faisions pour les thermiques. Par ailleurs, nos clients, après avoir remporté des appels d’offres dans le cadre des JO de 2024, fabriquent des véhicules ad hoc qu’ils nous demandent d’équiper. Les compétitions réclament une grosse infrastructure, qui fait intervenir des véhicules fourgons pour transporter les aménagements, et des véhicules frigos pour l’alimentation. Une véritable aubaine pour un constructeur comme Resma !"
