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L’entreprise d’électronique Novatech met 2,7 millions d’euros sur la table pour aborder sereinement l’avenir
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L’entreprise d’électronique Novatech met 2,7 millions d’euros sur la table pour aborder sereinement l’avenir

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Hausse du prix de l’énergie, pénurie de matières premières ou délais de livraison accrus, le groupe Novatech, présent à Pont-de-Buis (Finistère) et Lannion (Côtes-d’Armor) fait face à un contexte économique difficile. Des investissements, prévus dans le cadre d’un prêt garanti par l’État, vont permettre à l’entreprise finistérienne d’aborder le futur avec plus de sérénité.

Jocelyne Madec, PDG du groupe Novatech, dans les ateliers du site de Pont-de-Buis — Photo : Jonathan Konitz

À la barre du groupe de sous-traitance électronique Novatech (370 salariés, 60 millions d’euros de CA en 2022), basé à Lannion (Côtes-d’Armor) et Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère), la PDG Jocelyne Madec navigue dans un contexte économique délicat.

Dans le cadre d’un appel à projets de France Relance, Novatech Technologies à Pont-de-Buis va pourtant investir à hauteur de 2,7 millions d’euros. "Nous avons obtenu une aide de 800 000 euros, précise Jocelyne Madec. Dans notre secteur, nous n’avons pas le droit de ne pas être à la page, sinon nous disparaissons." De quoi muscler le parc machine avec par exemple des "Cobots" (robots collaboratifs) de contrôle des sous-ensembles complexes par réalité virtuelle et augmentée, mais aussi la cybersécurité et de donner des heures de formation supplémentaires pour le personnel. Sur l’exercice 2022-2023, l’entreprise prévoit même 10 % de croissance.

Gérer les hausses de prix et les pénuries

Novatech cherche ainsi à ne pas perdre de terrain face à ses concurrents malgré les difficultés qui s’amoncellent. À commencer par la flambée du prix de l’énergie. "En un an, pour le site de Pont-de-Buis, la facture est passée de 150 000-200 000 euros à un million d’euros. Une telle somme, il faut la chercher !" Et trouver de nouveaux modes de fonctionnement… Produire la nuit pour profiter des heures creuses et ainsi réduire les coûts inhérents aux fours et machines de l’entreprise ? "Impossible", assure la dirigeante, d’autant que le rythme de l’entreprise est calé sur des horaires postés (2x8 et 3x8).

Le site Novatech de Pont-de-Buis va bénéficier de 2,7 millions d’investissement — Photo : Jonathan Konitz

De par son activité principale, Novatech subit également de plein fouet la pénurie de matières premières qui a provoqué l’allongement des délais de livraison. "Auparavant, c’était trois-quatre mois d’approvisionnement et un mois de production. Nous pouvions livrer en quatre à cinq mois après la commande. Aujourd’hui, c’est 52 semaines pour des circuits imprimés nus." Sans oublier, parfois, la hausse de coût quand le prix des pièces est fixé à la livraison et non à la commande, et ce avec une parité du dollar-euro pas toujours favorable.

"High-mix low-volume"

À Lannion, Novatech Industries (15,1 M€ de CA en 2021) centre son activité autour de l’industrie, là où Novatech Technologies se concentre sur le médical, le spatial, la Défense ou l’aéronautique. "Il faut 18 mois à nos opérateurs pour être formés à la spécificité des produits d’ici, à Pont-de-Buis. Mais attention aux raccourcis, l’une des deux productions n’est pas plus facile que l’autre !", prévient Jocelyne Madec. Tous les mois, 30 000 produits quittent chaque site. Avec une petite spécificité pour le Finistère. "Nous travaillons avec des séries plus limitées et en multiréférences. High-mix low-volume : petits volumes très diversifiés, alors qu’à Lannion nous sommes sur des moyennes et grandes séries."

Outre la possibilité de répondre aux besoins de deux clientèles différentes, disposer de deux sites permet à Novatech de rapatrier une partie des produits et de la production en cas de problème. Dernièrement, le site finistérien s’est également doté d’un système de géolocalisation de sa production. Chaque produit est traçable plus précisément dans l’atelier, et en temps réel, via la technologie RFID (radio-identification). Devant une machine, Jocelyne Madec confie : "Je m’en sors car nous misons sur la compétence, la fiabilité, la flexibilité et la réactivité face aux demandes du client."

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