La société Citimotion (6 collaborateurs ; 6,5 M€ de CA), créée en 2015 par Jérôme Dentz et installée à Aix-en-Provence, se positionne comme promoteur immobilier, intervenant sur le territoire de la métropole d’Aix-Marseille et en Ile-de-France. Elle vient de lancer, en fin d’année 2023, le chantier de la résidence Premières Loges à La Ciotat, soit 12 logements collectifs. Un programme qui s’inscrit dans la typologie de produits que Citimotion aime opérer : des projets de renouvellement urbain complexes, mais de petites tailles. "Les dents creuses des centres-villes", comme se plaît à les appeler Jérôme Dentz. Des programmes qui permettent à Citimotion de tirer son épingle du jeu en cette période troublée par la hausse des prix de construction et par l’envolée des taux bancaires.
"La situation actuelle valide notre positionnement sur des projets de plus petites tailles, qui présentent un risque commercial plus faible", poursuit le dirigeant, qui rappelle que Citimotion a ainsi très bien commercialisé son opération de La Ciotat en début d’année 2023. Un projet développé depuis quatre ans. " Nous avons vendu les logements en quelques semaines à peine, notamment parce que nous nous sommes positionnés au juste prix et que nous sommes restés raisonnables afin de rendre le programme abordable à la clientèle que nous visions". L’entreprise a ainsi vendu 12 logements, dont trois logements sociaux. "Notre modèle est assez résilient car chacune de nos opérations ne représente pas un grand risque commercial ". De même, la commercialisation du programme Emblème, de 17 logements à Marignane, que l’entreprise a lancé en début de l’année 2022, s’est très bien déroulée.
Répercussion de la guerre en Ukraine
"En revanche, ayant démarré les travaux en milieu d’année 2022, après le début de la guerre en Ukraine, nous avons eu de très mauvaises surprises en termes d’appel d’offres travaux et de coûts de construction. Nous avons les mêmes problématiques que les acteurs importants de l’immobilier, mais les impacts ne sont pas les mêmes". Selon lui, la problématique des entreprises d’immobilier vient "de la rapidité et de la violence du changement de situation. Les entreprises ont mis en vente des biens immobiliers conçus trois ans auparavant, dans un monde où le coût de l’argent était quasi nul".
Jérôme Dentz insiste en outre sur l’agilité de son entreprise, qui a su transformer des opérations, qui étaient initialement montées pour être vendues à la découpe, en programmes de logements sociaux. "Pour y parvenir, nous avons accepté de revoir nos copies, de réduire nos marges pour accompagner le développement du logement social qui est en retard sur notre territoire". Ainsi, une opération de 25 logements dans le XIVe arrondissement de Marseille, qui ne parvenait pas à trouver un public finançable, a été vendue au bailleur social Habitat Marseille Provence. "Là aussi, la taille de nos projets nous permet d’avoir cette agilité que d’autres ne peuvent pas avoir".
Pour les opérations à venir, le dirigeant précise que les grilles de prix de vente pratiquées par Citimotion tiennent désormais compte d’une décote par rapport aux tarifs qui s’étaient envolés depuis deux ans. "Les taux ne vont pas redescendre en dessous de 4 %. Nous partons de cette base pour voir combien un ménage peut investir en fonction de ses revenus et établir des prix cohérents et acceptables." Citimotion lance, en 2024, en travaux deux opérations : un programme de 25 logements dans le XIVe arrondissement, à Marseille, et une résidence étudiante de 73 lots à la Timone, à Marseille.
