La 205 Roland Garros en a fait rêver plus d'un, comme l'Alpine Renault. Et quand elles côtoient des Roll's, des Bentley, des Porsche comme des AX et des Super 5, l'évidence est là. Un brin vintage, des voitures et fourgons, par dizaines, de toutes les décennies et de toutes les marques, l'univers des véhicules miniatures de Z Models est posé. Peu connue du grand public, cette entreprise a choisi d'abriter son développement dans un ancien hypermarché. C'est à Josselin, lieu où Frédérick Guillier, directeur général de l'entreprise a des attaches, que tout se joue
500 salariés en Chine
Un œil sur l'aménagement en cours de ses 4 500 m², Frédérick Guillier, jette aussi un regard amusé sur l'histoire de cette PME née en 2009. « Avec Nicolas Urien, nous sommes amis, associés et nous avions fait nos gammes dans le domaine de la voiture miniature en Asie. L'idée de créer nos marques est née là-bas », résume le cogérant de Z Models. Nicolas Urien gère la production de leur usine chinoise. Une seconde unité locale travaille en sous-traitance pour eux : « Ce sont nos salariés mais l'usine appartient à un partenaire industriel. » Enfin, un autre site au Bangladesh, propriété de l'un de leurs associés, fabrique également des produits.
Pour les deux copilotes de Z Models, les rôles sont bien distribués : Nicolas Urien supervise la fabrication de ces modèles réduits réalisés à partir de résine et peints à la main. Au total, il chapeaute quelque 500 salariés directs ; le chiffre atteint 1 000 avec l'usine de Bangladesh. À Josselin, Frédérick Guillier pilote le marketing et la logistique. « Nous assurons la distribution pour toute l'Europe et bientôt pour le monde entier. »
Après avoir changé de locaux au gré de sa croissance et externalisé sa logistique, elle a enfin pu s'installer dans cet ancien Super U. Ploërmel Communauté, la communauté de communes locale, a fait l'acquisition du bâtiment qu'elle loue à l'entreprise. « Nous avons un crédit-bail de 15 ans qui devrait pouvoir nous permettre de faire l'acquisition du site à terme. Nous avons investi 350 000 euros pour remettre les lieux en état », confie Frédérick Guillier. Ces locaux permettent aussi à l'entreprise de faire face à la croissance de ces effectifs. Elle compte aujourd'hui 30 salariés et ils devraient être 40 en fin d'année.
L'indéboulonnable catalogue
Sur le créneau des modèles réduits, la société a choisi les reproductions au 1/18e comme échelle de prédilection. Dans le détail, elle s'appuie sur trois marques : OttOmobile, pour la moyenne gamme, avec des tarifs oscillant autour de 70 euros, GT Spirit pour les produits haut de gamme où les tarifs dépassent les 100 euros et Solido, une marque du monde du jouet qu'elle développe avec son propriétaire avec une moyenne de prix de 40 euros.
Si pour OttOmobile, les ventes se partagent à parts égales entre la France et l'export, les ventes sont à 90 % à l'international pour GT Spirit. Les dirigeants de Z Models ont choisi la vente en direct : « Il n’y a pas d'intermédiaires et nous sommes donc plus compétitifs ! » Sur un portefeuille de 50 000 clients français, américains, japonais et chinois, nous n'avons que 1 500 professionnels. Si la vente en ligne est leur canal de vente, la VPC et les catalogues ont le vent en poupe. « Nous l'avons toujours fait et la demande est forte quant aux catalogues. C'est sans doute lié aux produits. »
Z Models s'est aussi ouvert un autre débouché qu'elle qualifie de niche : celui des constructeurs automobiles. À l’instar de Mercedes par exemple. La firme allemande missionne la PME morbihannaise pour lui fabriquer des reproductions de ses modèles AMG. Demain, d'autres marques pourraient en faire de même.
Percée en GMS
Et c'est avec Solido, cette marque française très ancienne, que les dirigeants entendent attaquer un autre marché, à savoir la GMS. « Son propriétaire, Simba Dickie, également à la tête des marques Smoby et Majorette, nous a confié son développement. Les débuts sont prometteurs : Solido sera présente chez Carrefour dès la fin de l'année et nous espérons être dans toutes les centrales d'achats de la GMS française d'ici un an. » Cerise sur le gâteau : la collaboration avec Solido pourrait aller plus loin si les résultats sont au rendez-vous.
Z Models réalise aujourd'hui 18 millions d'euros de chiffre d'affaires avec toutes ses marques. Elle entrevoit une nouvelle phase de croissance avec notamment sa percée sur le marché des super et des hypermarchés. Et hasard de l'histoire, c'est en installant son nouveau siège social au sein d'une ancienne grande surface qu'elle écrit une nouvelle page de son histoire. « À terme, si nous menons à bien tous nos projets, nous devrions atteindre les 50 millions d'euros de ventes. »
