Au sein de l’entreprise Cochet à Sougé-le-Ganelon, dans le nord de la Sarthe, les chariots agricoles et autres machines d’entretien d’espaces verts côtoient depuis peu des engins poids plume. Des trottinettes électriques tout-terrain commencent en effet à sortir de l’atelier de 12 000 m² de cette PME familiale.
Un véhicule qui tranche avec les productions habituelles de ce concepteur et fabricant de matériels agricoles et d’entretien d’espaces verts. " L’idée est venue lors d’un stage de mon fils dans l’entreprise. Il a passé un mois et demi au bureau d’études où il a dessiné une trottinette idéale. On s’est pris au jeu : nous avons fabriqué un prototype en mars et une première série en septembre", explique Ludovic Cochet, dirigeant de cette PME de 40 salariés.
Un millier de trottinettes en 2021
Résultat, un deux-roues équipé de deux moteurs électriques, de freins de VTT de descente et de grandes roues de 20 pouces. Avec son autonomie de 70 km en ville et 50 km en tout-terrain, l’engin est adapté à un usage quotidien et de loisir. " Nous sous-traitons la partie électrique à une entreprise de l’Eure. Le châssis est fabriqué ici, ça reste pour nous de la mécano-soudure. " Ludovic Cochet revendique ainsi la livraison d’une centaine de trottinettes et ambitionne d’en écouler 800 à 1 000 en 2021. Pour cela, le chef d’entreprise compte sur une clientèle de loueurs de vélos, de collectivités, de grandes entreprises et de particuliers, qu’il aimerait toucher à travers la mise en place d’un réseau de revendeurs.
Sécuriser l’entreprise
Sortir de son terrain de jeu habituel, Ludovic Cochet est coutumier du fait. Depuis trois ans, il commercialise en direct auprès du grand public une remorque porte-motos abaissable et repliable. Un produit maison et breveté. " C’était la première fois qu’on travaillait directement pour les particuliers. Cette remorque, c’est aujourd’hui 20 % de notre chiffre d’affaires ", souligne l’entrepreneur, discret toutefois sur les chiffres de sa société.
L’innovation est en effet constante chez Cochet. Quatre personnes phosphorent au sein de son bureau d’études d’où sortent chaque année un à deux nouveaux produits. " Nous déposons chaque année des brevets. La force de l’entreprise, c’est d’être positionnée sur des produits de niche, techniques mais industrialisables pour être compétitifs. Nos différents marchés et canaux de vente sécurisent aussi notre développement. "
Autre carte maîtresse, l’autonomie. Sans sous-traitant, Cochet a fonctionné sans arrêt de production durant la première période de confinement. À Sougé-le-Ganelon, elle dispose ainsi de cinq robots de soudure et d’une ligne de peinture de 3 000 m², apte à recevoir ses chariots porte-coupe de moissonneuse-batteuse, longs de 13 mètres. Un outil industriel qui, s’il a permis à l’entreprise de monter en qualité et en cadence, est aujourd’hui sur-capacitaire. À tel point que Ludovic Cochet envisage d’ouvrir l’entreprise à des prestations de sous-traitance. Un nouveau levier de développement pour la PME familiale.
