L’usine Bridor de Louverné, au nord de Laval, se dote d’une huitième ligne de production, à partir de ce mois d’octobre. Il s’agit de la quatrième ligne dédiée aux viennoiseries, les quatre autres lignes produisant différentes sortes de pain. Coût de l’investissement : "plus de vingt millions d’euros", chiffre approximativement Laurent Martin, le directeur du site appartenant au groupe Le Duff, basé en Ille-et-Vilaine.
Un projet qui accompagne l’abandon du projet de Liffré
Cette nouvelle ligne n’était pas envisagée si tôt. Mais l’abandon du projet de l’usine Bridor de Liffré, en Ille-et-Vilaine, a convaincu Bridor d’investir dans l’existant. La croissance express du site de Louverné ne suffira pas à répondre à la hausse de demande des clients. "Il faudra du développement externe", avance Laurent Martin. 350 millions d’euros ont déjà été injectés en quatre ans sur les trois sites mayennais, breton et de la Drôme, spécialisés dans la pâtisserie industrielle. Des rachats à l’étranger (au Portugal et plus récemment en Amérique du Nord) viendront combler l’absence l’usine de Liffré. Dans un premier temps, du moins, tant la croissance organique est soutenue.
Déjà une ligne créée en 2022
Quelques mois avant le début des travaux, en juin 2022, le site mayennais avait déjà connu une extension de 7 700 m². Cette ligne produit du pain. Sur le papier, la capacité totale du site mayennais va passer de 500 tonnes de produits finis par jour à 630 tonnes à la fin de l’année. Le projet vise aussi à optimiser des lignes existantes, un levier "nécessaire pour anticiper le plan de développement à long terme", affirme le groupe.
Pour suivre cette croissance organique soutenue, Bridor doit investir et embaucher. 70 emplois ont déjà été créés l’an dernier. Et les quatre-vingts contrats, CDD et CDI, signés depuis le début 2023, ne suffiront pas. Bridor recherche encore du personnel pour rejoindre les 390 titulaires et 150 intérimaires travaillant sur le site. "On devrait encore embaucher une centaine de personnes l’an prochain", annonce Laurent Martin. Ce qui ferait 250 emplois créés en deux ans.
Presque une extension par an
Lorsque le groupe Bridor a décidé d’implanter une nouvelle usine à Louverné, au bord de l’autoroute A81, près de Laval, la motivation est déjà de répondre à une forte croissance de la demande. Le premier site de Servon-sur-Vilaine, situé à quelques dizaines de kilomètres était arrivé à saturation – depuis, les capacités ont encore augmenté avec onze lignes de production aujourd’hui et 900 salariés. Décembre 2013, une seule ligne de production de pain entrait en service, avec quinze salariés dans les murs. Les choses se sont très vite accélérées. En 2018, un directeur de site est nommé. Laurent Martin a depuis fait installer une ligne de production par an, en moyenne. Plus de 80 000 tonnes de pain et 20 000 tonnes de viennoiseries surgelées sortent de l’usine, qui tourne sept jours sur sept. Un tiers sert à approvisionner l’hôtellerie-restauration, un tiers la grande distribution, un tiers d’autres industriels. Bridor vend en marque propre ou sous marque client. Deux offres sont proposées, des pâtes à enfourner ou prêtes à cuire, pour la vitesse d’exécution réclamée dans le snacking, par exemple. En 2021, le groupe Bridor a réalisé 560 millions d’euros de chiffre d’affaires.
