« Une séance de 25 minutes équivalant à 4 heures de sport ». Derrière cette formule accrocheuse, une enseigne : Iron BodyFit. Stéphanie Heitz compte trois « centres d’entretien corporel » de ce type dans le Bas-Rhin, en franchise, à Geispolsheim, Obernai et Hoerdt, lancé cet été. Ses exercices pour rester en forme reposent sur l’électrostimulation de « huit groupes de muscles » simultanément. D’où le gain de temps affiché. Pour veiller à effectuer les bons mouvements, des techniciens encadrent ces exercices individualisés. De quoi notamment séduire les cadres et chefs d’entreprise à l’emploi du temps serré.
« La première fois que j’ai essayé, j’ai cru que j’avais fait un entraînement de basket », sourit Stéphanie Heitz. L’Alsacienne sait de quoi elle parle. Ingénieure chimiste (également diplômée d’une licence de commerce), elle a débuté comme salariée dans le secteur textile avant de tout arrêter, en 2005, pour tenter l’aventure du sport de haut niveau. « Une révélation », assure-t-elle. À l’époque, elle évolue déjà au poste d’intérieure à la SIG, le club de basket-ball de Strasbourg, en troisième division. Mais en 2006-2007, la basketteuse progresse et atteint même la finale du « Trophée Coupe de France » avec le club strasbourgeois. Son « break » va devenir une carrière. Pendant dix ans, Stéphanie Heitz va fouler les parquets de l’Hexagone, évoluant pour des clubs comme le RC Strasbourg, Saint-Étienne, Istres et Martigues.
De capitaine à manager d’équipe
Une parenthèse ? Plutôt un tremplin. « Si j’ai réussi à entreprendre, c’est aussi grâce au sport », confie Stéphanie Heitz. Car la compétition donne « l’envie de se dépasser », enseigne comment « gérer l’adrénaline et le stress ». « En devenant capitaine, j’ai aussi appris à manager, se souvient-elle. en m’adaptant aux différents caractères et en acceptant que chacun fonctionne différemment. » L’Alsacienne développe ainsi sa propre méthode, loin du style militaire d’autres capitaines. « On apprend à prendre du recul. S’il y a des remarques à faire, j’évite les discussions à chaud. En plein match, je pouvais motiver les filles, mais le bilan de la rencontre, je le gardais pour plus tard. Parfois une semaine après », ajoute-t-elle. À Saint-Etienne, elle cumule même la casquette de joueuse et responsable communication du club, participe à la recherche de sponsors… Une énième corde à son arc.
Réseau Entreprendre en pivot
À 38 ans, Stéphanie Heitz se fixe un nouveau challenge : étendre le réseau Iron BodyFit. Sa petite entreprise de neuf salariés (220 000 euros de CA 2019), table sur 500 000 € de chiffre d’affaires en 2020. L’ambition future ? Compter cinq enseignes au total d’ici 2022 dans le Bas-Rhin. Elle devrait alors employer 15 salariés pour 1 M€ de chiffre d’affaires. Pour muscler ses compétences, elle pourra s’appuyer sur le parrainage d’un patron expérimenté du Réseau Entreprendre durant deux ans. Un atout précieux, « surtout quand on pilote seule, sans associé avec qui échanger ». « En cas de besoin, j’ai juste un coup de fil à passer, apprécie-t-elle. Mentalement, ça fait du bien. »