Fils d’un vigneron angevin et d’une enseignante américaine du Michigan, Stefan Gallard a grandi en France jusqu’au divorce de ses parents. A 17 ans, choix cornélien. Il décide de suivre sa mère partie vivre à El Paso,Texas. Sa double nationalité l’amène à des études en commerce international : il entre dans de prestigieuses agences de publicité comme le n°1 mondial WPP à Detroit puis chez sa filiale JWT à New-York sur Park Avenue, dans l’exécution de campagnes pour Shell ou encore Ford… «Je me suis retrouvé responsable marketing et sponsors à gérer les budgets com’ de Coca-Cola pour tout le Sud-Est des USA, à 26 ans… J'ai même été responsable communication et liaisons pour le championnat Nascar et la Ferrari Panamerican 20 000... Paradoxalement, je n’exprimais plus ma fibre internationale. Je devenais Américano-américain ! »
« Ici, quand un projet est monté, il est déjà bien (trop) ficelé. »
Stefan Gallard décide de rentrer en France et suit un MBA chez Audencia à Nantes. L'appel de l'Ouest. Un choix familial, mais aussi plus objectivé : « La région cumule les critères qui sont importants à mes yeux comme la qualité de vie et le système éducatif... » Très vite, il entre chez InVivo NSA (actuel Neovia) à Saint-Nolff, où il rencontre sa compagne. «Elle a depuis rejoint Olmix pour développer sa filiale brésilienne. Finalement, mon retour en France s'est fait en deux temps, car j’ai décidé de la suivre.» Une expérience imprévue mais enrichissante : Stefan Gallard intègre une start-up de São Paulo comme directeur stratégique et découvre un monde fait d’enthousiasme débordant... mais soluble dans beaucoup d’inefficacité.
Dans un triangle Vannes-Nantes-Caen
Fin de mission et retour en France. Stefan Gallard devient intervenant en marketing dans le suivi de thèses chez Audencia. Il décide en parallèle de créer sa startup, dans les biotechs : « Le modèle français est très éloigné du brésilien. Ici, on réfléchit beaucoup avant de faire. Quand un projet est monté, il est déjà bien voire trop bien ficelé. Revers de la médaille, la peur de l’échec amène parfois à abandonner, surtout quand les considérations politiques s'en mêlent. C’est peut-être ce qui a fait la réussite du système américain, c’est un bon entre-deux. »
Néanmoins, l'appel de la France est là et le regard sur l'entrepreneuriat a changé. Quoi qu'on en dise, créer son entreprise est devenu plus facile ici... » Stefan Gallard joue en l'occurrence grand Ouest : s'il vit près de Vannes, il a créé son entreprise comme associé en Normandie tout en réalisant l'essentiel de ses prospects et développement sur Nantes. Faire une centaine de kilomètres n'est pas un problème pour le globe-trotter qui a sillonné les Etats-Unis, travaillé au Brésil mais aussi au Vietnam. « Si on s'arrête à ça, alors autant rester chez soi...»
