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La sportech Kinvent lève 16 millions d’euros
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La sportech Kinvent lève 16 millions d’euros

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Le montpelliérain Kinvent, fabricant de capteurs pour le sport et la rééducation, se finance afin d’accélérer sa croissance à l’international. La sportech, qui veut doubler de taille tous les ans, vise le rang de leader mondial de la kinésithérapie connectée.

L’une des applications d’évaluation du mouvement mises au point par Kinvent — Photo : Kinvent

Dans la course à la croissance mondiale, le montpelliérain Kinvent (75 salariés, 6 M€ de CA) allonge la foulée et signe sa troisième levée de fonds, de loin la plus importante depuis sa création en 2017. En réunissant 16 millions d’euros auprès de deux sociétés d’investissement (le parisien Eurazeo et l’héraultais Sofilaro) et de personnalités du sport professionnel (dont l’ex-international de football Raphaël Varane et 5 joueurs du Montpellier Hérault Rugby), le fabricant d’appareils connectés destinés aux sportifs et aux kinésithérapeutes se donne les moyens de franchir une étape clef. La société réalise déjà 60 % de son activité à l’export, et met aujourd’hui la barre bien plus haut. "Nous voulons devenir le leader mondial de la kinésithérapie connectée. En deux ans, nous avons structuré une équipe commerciale pour vendre directement aux kinés. Quinze mille d’entre eux travaillent déjà avec nous, et nous visons le chiffre de 100 000 kinés en cinq ans, soit 5 % de cette profession sur le plan mondial", évalue Athanase Kollias, PDG de Kinvent.

De grandes ambitions mondiales

Kinvent a développé une gamme de 8 appareils connectés (plateformes de force, dynamomètres manuels, centrales inertielles, etc.) qui permettent aux professionnels d’objectiver des données afin de renforcer l’efficacité de leurs interventions et l’engagement des patients. La sportech mise sur cet argumentaire pour attaquer une cible prioritaire, les États-Unis, où elle se revendique comme deuxième acteur du marché, avec 400 kinés clients (contre 3 000 en France). "Nous souhaitons aider à la fois le praticien et son patient. Ce dernier veut s’assurer que son kiné obtiendra les meilleurs résultats. De l’autre côté, nous apportons à ce métier les moyens d’objectiver ses pratiques pour démontrer au patient comment il progresse", commente Athanase Kollias.

La levée de fonds permettra à Kinvent de financer des campagnes de marketing digital (livres blancs, webinaires) autour de cet argumentaire pour continuer à évangéliser le marché américain. De même, la filiale déjà en place sera renforcée pour nouer des partenariats avec certaines équipes des plus grandes ligues sportives (football US, baseball, basketball) et faire connaître la marque. La sportech entend porter rapidement sa part de marché de 8 à 40 % outre-Atlantique. En Europe, elle cible d’abord l’Espagne, où elle surfe sur un bon taux de notoriété, tandis qu’en Asie (Chine, Japon, Corée du Sud), elle s’appuie sur un réseau de distributeurs qu’elle veut mieux structurer. Au global, Kinvent ambitionne de doubler de taille tous les ans, avec un chiffre d’affaires prévisionnel de près de 11 millions d’euros dès 2024.

Une expertise technologique croissante

Par ailleurs, Kinvent va aussi investir en R & D afin d’intégrer toujours plus d’innovation à ses solutions : elle parie notamment sur l’intelligence artificielle pour optimiser les séances de rééducation des patients. Cet effort passe aussi par une stratégie de croissance externe : en deux ans, Kinvent a racheté les sociétés Atoutnovation (capteurs de mouvement) et Reathletic (formations de kinés), et prépare de nouvelles opérations en formation et distribution de matériel. Renforcée par des collaborations scientifiques avec divers instituts et laboratoires français, cette expertise technologique se concrétise déjà dans un neuvième produit, qui sera lancé en octobre, "afin de mieux travailler sur la puissance et la vitesse", indique Athanase Kollias.

Enfin, sur le volet industriel, le dirigeant d’origine grecque prévoit également de muscler ses capacités de production. "L’unité de fabrication dont nous disposons à Thessalonique (déjà agrandie une première fois, NDLR) nous suffira pour atteindre un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros, mais guère au-delà", se projette-t-il. Dans ses plans figure donc la construction d’un nouveau site, d’ici 2026, qui mobilisera 1,5 million d’euros d’investissement dans un premier temps.

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