Quand on pousse la porte d’AMI-API, à Torcé, tout semble ramener au temps de la révolution industrielle. Au sens noble du terme. Les objets anciens rappellent un savoir-faire français en la matière, que le dirigeant Guy Crozet cultive pour le bien-être et la qualité de vie au travail de son équipe de quarante collaborateurs. C’est comme cela à l’accueil, dans la salle de réunion, mais aussi en atelier. Ici, pas de poussière, peu de bruit, pas de bazar, pas de déchets à traîner. En réalité, AMI se veut une usine métallurgique du XXIe siècle où l’on vise la qualité et la performance. D’ailleurs, l’entreprise est labellisée Vitrine Industrie du Futur, et ambassadeur French Fab depuis 2019, depuis son installation dans ses nouveaux locaux de 9 000 m². Les différents ateliers de la métallerie sont bien délimités, indiqués par des panneaux écrits à l’ancienne, "pour un environnement moins austère", explique Guy Crozet, dirigeant de l’entreprise depuis 2015 avec son associé David Calvez.
Outil plus fiable et plus rapide
Au détour de l’un d’eux, trône une nouvelle machine qui vient encore moderniser l’outil de production. "Nous avons investi environ 500 000 euros, aidés par le plan France Relance à hauteur de 40 %, pour acheter cette machine et tous les logiciels qui y sont liés, précise Guy Crozet. Cela va nous permettre d’être plus efficaces dans l’industrialisation des besoins de nos clients." AMI travaille pour le secteur du bâtiment, l’industrie mécanique, électrique et électronique, l’aménagement extérieur (à travers sa marque Ferigami créée en 2019). L’entreprise de métallerie industrielle réalise des pièces principalement en acier de petite et moyenne série, sortant généralement des éléments de 1 à 5 mm d’épaisseur. Avec son nouvel outil, les plans 3D du client vont automatiquement générer les plans pour la découpe et le pliage des tôles. "Nous n’avions pas ce niveau d’automatisation avant, souligne Guy Crozet. Cela va nous permettre de gagner du temps, donc d’immobiliser moins longtemps la machine, et d’être moins dépendants des difficultés de recrutement." Ainsi, AMI prépare demain en augmentant sa capacité de production. "La machine est également plus fiable, ce qui séduit nos prospects", ajoute le dirigeant, qui mise beaucoup sur l’image de l’industrie moderne aussi pour mieux recruter.
D’autres investissements à venir
Son investissement s’inscrit dans une stratégie de développement basée sur une volonté de conserver des performances et une qualité élevées. "Nous avons d’ailleurs d’autres projets d’investissement du même ordre de grandeur cette année", confie Guy Crozet sans en dévoiler davantage. Avec toujours la même ambition : "garder l’agilité pour répondre aux besoins de tous nos marchés. C’est indispensable pour ne pas nous fermer de portes dans le contexte tendu que nous connaissons actuellement. Nous avons forcément des dépendances, mais il faut essayer de les limiter." Pour AMI, une clientèle diversifiée permet de garder le cap et de ne pas trop pâtir de la conjoncture. Si Guy Crozet ne dévoile pas son chiffre d’affaires, il confie toutefois que son entreprise est restée rentable malgré la crise sanitaire. "Il y a une tension entre l’offre et la demande, les prix des matériaux ont été multipliés par deux ou trois depuis 2019 selon les cas, mais globalement, nos volumes sont stables", rassure-t-il.
