Pour le président de Reproland (30 collaborateurs), Lionel Stantina, l’univers de sa société n’est plus uniquement composé de copieurs et d’imprimantes, mais il tourne aussi autour "du document en général, qu’on l’imprime, le scanne ou l’intègre à son logiciel comptable". Cette entreprise installée à Souffelweyersheim, dans l’agglomération de Strasbourg (Bas-Rhin), a réalisé environ 92,5 % de son chiffre d’affaires 2021 de 6,85 millions d’euros grâce à la vente, la location et la maintenance d’imprimantes et photocopieurs, son métier historique, mais il veut intensifier la commercialisation de solutions de gestion électronique des documents (GED).
La dématérialisation des factures
Cette activité représente aujourd’hui 7,5 % de son chiffre d’affaires. "Je souhaite la faire passer à 10 % en 2025", affirme Lionel Stantina qui a vu une nette accélération de ce secteur ces trois dernières années, alors que l’activité a été lancée il y a dix ans. En 2021, Reproland a réalisé 500 000 euros de chiffre d’affaires grâce à la GED, contre 150 000 en 2020. Il vise les 1 million d'euros en 2025 pour un chiffre d'affaires global qui passerait à 10 millions d'euros.
Reproland propose aujourd’hui deux solutions de gestion électronique des documents. Celle d’Eukles, filiale de Docapost, elle-même filiale du groupe Laposte est plutôt destinée aux PME, commerçants et professions libérales. Celle du groupe allemand Docaware vise plutôt les ETI et les grosses PME. La société alsacienne, grâce à ces partenariats, propose deux briques supplémentaires, dont un coffre-fort électronique depuis deux ans. "Il permet de ne plus envoyer les fiches de paye par courrier. Il est sécurisé. C’est un endroit où le collaborateur peut mettre ce qu’il veut, comme ses relevés de sécurité sociale ou ses papiers de mutuelle, son contrat de travail. L’entreprise n’y a pas accès". La deuxième brique, proposée depuis trois ans, est l’intégration comptable, c’est-à-dire la dématérialisation de la facture fournisseur. Le document est intégré au logiciel et le comptable ne fait plus que de la vérification. Reproland mise sur l’obligation pour une partie des entreprises de dématérialiser leurs factures à partir de 2024 pour accélérer les ventes de cette dernière brique.
Anticiper l’évolution du document
"À l’époque, nous nous sommes lancés par anticipation de l’évolution du document. Le papier existe et existera toujours, mais il faut se poser la question de sa place dans 10 ans", souligne Lionel Stantina. La crise du coronavirus et le télétravail sont également passés par là. "Il y a eu une prise de conscience des chefs d’entreprise de l’autonomie des collaborateurs, de la nécessité de leur donner accès, où qu’ils se trouvent, à un maximum de documents".
De 2020 à 2021, le chiffre d’affaires de la société a augmenté d’environ 14 %, principalement grâce à la GED et à la maintenance, mais l’activité vente et location d’imprimantes et de copieurs continue de progresser malgré un marché "mature", selon Lionel Stantina. Elle est passée de 2,81 millions d’euros en 2020 à 3,19 millions d’euros en 2021. Alors que certains clients se tournent vers le digital, Reproland a mis les bouchées doubles en matière commerciale. Selon le dirigeant, "cette volonté de raréfier l’imprimante se voit plus dans les grands groupes où la relation avec les salariés est plus financière, mais cela évolue moins vite chez les PME".
