« La digitalisation de nos routes est un enjeu majeur »
Interview # BTP

François Mariel président de Routes de France Lorraine « La digitalisation de nos routes est un enjeu majeur »

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La nouvelle identité de l’Union des Syndicats de l’Industrie Routière Française (USIRF) ainsi que des Syndicats Professionnels régionaux de l’Industrie Routière (SPRIR) a été dévoilée il y a quelques jours : ils deviennent « Routes de France ». François Mariel, chef d'agence Entreprise Jean Lefebvre à Woippy (Moselle) et président de Routes de France Lorraine, revient sur ce changement et l'avenir de la filière.

François Mariel est le chef de l'agence Entreprise Jean Lefebvre à Woippy — Photo : Ioanna Schimizzi

Le Journal des Entreprises : « Routes de France » vient de remplacer l’Union des Syndicats de l’Industrie Routière Française (USIRF) ainsi que les Syndicats Professionnels régionaux de l’Industrie Routière (SPRIR). Est-ce pour gagner en visibilité ?

François Mariel : Cette syntaxe est effectivement plus lisible, à la fois par nos donneurs d’ordre et aussi et surtout les usagers des routes. En changeant notre nom, notre but est d’être plus accessible et compréhensible du grand public et des utilisateurs de la route, notamment en ajoutant le sous-titre « au cœur de toutes les mobilités ». Les routes sont aujourd’hui empruntées à la fois par les voitures, mais aussi les bus, les camions, etc. L’usager s’est accaparé ces infrastructures, il est devenu pro-actif des routes, notamment avec la digitalisation. Nous nous sommes également associés au collectif de Youtubeurs Le Woop, pour réaliser une vidéo intitulée « Les constructeurs de l’impossibilité », dans le cadre d’une campagne de communication nationale, à destination des jeunes, qui a recueilli en 24 heures plus d’un million de vues.

La digitalisation entraine des changements au niveau de votre profession ?

F.M. : La digitalisation est même un enjeu majeur de l’avenir de nos routes. Les usages ont changé, et les routes doivent s’adapter. Les infrastructures doivent devenir intelligentes, pour être encore plus efficaces notamment en termes de sécurité. Au lieu d’être informé via les panneaux autoroutiers, l’usager le sera via son smartphone ou le GPS de sa voiture, par exemple. On peut également imaginer, lorsque la voiture autonome se démocratisera, que la chaussée, via des capteurs, alertera le véhicule sur l’état des surfaces, ou les conditions de circulation et le véhicule réagira en fonction. Demain la voiture sera intelligente, les routes devront également le devenir. L’idée est donc d’intégrer le digital dans les chaussées. Cela semble futuriste, mais ce sont pourtant des changements qui apparaîtront d’ici 2030 ou 2040. Nos entreprises doivent donc déjà réfléchir aux adaptations, nous ne devons pas rater le coche de la révolution digitale. Mais ce qui ne changera pas, c’est que 100 % des transports de porte à porte utilisent la route.

Comment se porte le secteur de l’industrie routière en Lorraine ?

F.M. : Les effectifs ont baissé d’environ 30 % entre 2010 et 2017. Nous avons été des dommages collatéraux des baisses des dotations de l’Etat, car le public représente 70 % de notre activité. Mais aujourd’hui le secteur repart, notamment grâce au plan de relance autoroutier mis en place par l’Etat. Depuis trois ans, les budgets d’entretien des routes nationales ont quasiment doublé. Par ailleurs, au 1er janvier dernier, 300 kilomètres de routes ont été rétrocédés par le Conseil départemental de la Moselle à Metz Métropole. Cette prise de compétences voirie des intercommunalités est impulsée par la loi NOTRe. La Communauté urbaine du Grand Nancy a notamment été précurseur puisqu’elle possède cette compétence depuis plusieurs années.

Propos recueillis par Ioanna Schmizzi

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