Ille-et-Vilaine
Julie Lemesle (Mademoiselle Fayel) : « J’ai pu monter mon entreprise tout en étant étudiante »
Témoignage Ille-et-Vilaine # Agroalimentaire

Julie Lemesle (Mademoiselle Fayel) : « J’ai pu monter mon entreprise tout en étant étudiante »

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Julie Lemesle, 27 ans, gérante de L’Orée du bois (Mademoiselle Fayel), près de Vitré, en Ille-et-Vilaine, a fait germer son idée de commerce de glaces bio tout en poursuivant un master grâce au coup de pouce du statut d’étudiant-entrepreneur. Ce dispositif spécifique, porté par l’Université Bretagne Loire, permet aux étudiants et jeunes diplômés de mener à bien leurs projets.

« Grâce à mon année comme étudiante entrepreneur, j’ai pu partir immédiatement dans la bonne direction lors de la concrétisation de mon projet », témoigne Julie Lemesle, créatrice de la marque de crèmes glacées bio Mademoiselle Fayel en Ille-et-Vilaine — Photo : Baptiste Coupin

« J’ai grandi à la ferme (à Argentré-du-Plessis, dans la région de Vitré) avec des parents agriculteurs et j’ai toujours nourri l’idée de monter un commerce autour de l’agriculture biologique. J’ai eu l’occasion, au cours de mes études en commerce international, de rencontrer des chefs d’entreprise installés dans diverses activités aux États-Unis, au Mexique ou au Pérou. Ça m’a conforté dans mon souhait de devenir mon propre patron. Mais en créant mon entreprise chez moi, à la campagne. »

« Travailler sur son idée »

« C’est inscrite en Master innovation entrepreneuriat à Rennes, en 2015-2016, sur un double diplôme à l’ESC Rennes et l’INSA, que j’ai pu commencer à réfléchir à mon projet, tout en restant étudiante. Cela grâce au statut étudiant-entrepreneur (instauré en 2014 et porté en Bretagne et dans les Pays de la Loire par l’Université Bretagne Loire, NDLR) à travers le programme Pepite (15 salariés dédiés au siège, à Rennes). Le concours est ouvert aux étudiants et jeunes diplômés qui veulent concrétiser un projet entrepreneurial.

« On nous apprend qu’être un bon entrepreneur, c’est bien savoir se connaître. »

Le statut offre tout un tas d’avantages, comme des aménagements d’emploi du temps, un accompagnement personnalisé par des professionnels, de la mise en réseau… Pendant une année, on a un espace rien que pour nous, pour travailler sur son idée. Des experts sont à notre écoute, nous permettent d’avancer, de faire fructifier notre raisonnement, notre business plan et notre stratégie. Tous les domaines en lien avec le monde de l’entreprise sont abordés. Marketing, finance, gestion. Il y a même des choses autour du développement personnel. On nous apprend qu’être un bon entrepreneur, c’est bien savoir se connaître, ça c’est très intéressant. »

Des journées à rallonge

« J’ai toujours beaucoup travaillé. Je me lève à 5h et je me couche à minuit tous les jours. J’ai donc réussi à mener de front mon master et mes cours d’étudiant entrepreneur, tout en acceptant un contrat de 35 heures à côté. J’ai coordonné un projet universitaire de recherche de sciences du sol, que je poursuis encore aujourd’hui. Ça m’a permis de voyager, de rencontrer du monde, et m’a ouvert de nouveaux horizons. Je cherchais un statut assez flexible pour pouvoir mener d’autres activités parallèles. En restant étudiante, j’ai notamment pu continuer à toucher une bourse et à bénéficier de la sécurité sociale étudiante. »

Une entreprise sur les bons rails

« Grâce à mon année comme étudiante entrepreneur à l’IGR-IAE Rennes (lieu d’accueil de ses cours du soir, NDLR) j’ai pu partir immédiatement dans la bonne direction, lors de la concrétisation de mon projet. Au début je voulais faire des yaourts mais je me suis vite rendu compte que le marché était fermé. Je me suis donc orienté vers la fabrication de glaces bio.

Aujourd’hui j’exploite une marque (Mademoiselle Fayel) qui compte une gamme de 14 parfums. Je vends mes glaces dans des marchés et à la ferme (Cesson-Sévigné, Laval). Et j’envisage maintenant de les distribuer dans les magasins bio spécialisés (Biocoop, La Vie Claire…) et auprès de restaurateurs. J’ai pris les premiers contacts pour cela. Je vise 100 000 euros de chiffre d’affaires en 2020 et envisage prochainement de recruter mon premier salarié. »

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