À la tête de la société du même nom (5,50 M€ de CA ; 42 salariés), Frédéric Jan entend œuvrer à son échelle à la transition énergétique. Depuis sa création en 1961, l'entreprise familiale a développé une expertise dans les travaux agricoles sous la bannière Jan ETA (technologies pour les cultures, contrôle des intrants et des cultures avec drones, satellites ou capteurs, etc.). Habituée à se diversifier depuis le début des années 2000 avec, notamment, Jan TP dans les travaux publics (terrassement, aménagement des sols, mais aussi broyage de végétaux et compostage), secteurs qui lui assurent la moitié de son activité, l'entreprise envisage désormais de produire et revendre de l'électricité solaire.
288 panneaux recouvrant 500 m2
Basée à Pluneret, l'installation de Frédéric Jan ne passe pas inaperçue : 288 panneaux photovoltaïques couvrant plus de 500 m2 sur la toiture d’un hangar agricole. "C’est un investissement auquel je songeais depuis longtemps et qui a bénéficié d’un effet d’aubaine". Plafonné depuis une dizaine d’années à 6 centimes le KWh, le prix de rachat de l’électricité solaire a été redressé ces derniers mois pour atteindre 9,8 centimes fin 2021. De quoi lever les dernières réticences du patron.
En incluant le raccordement au réseau, le projet représente un coût d’environ 75 000 € dorénavant amortissable sur 10 ans.
"Avec une puissance de 100 kW, cette centrale peut produire 110 000 kWh/an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 30 foyers, hors chauffage. De quoi réduire les émissions de CO2 à hauteur de près de 10 000 kg soit l’équivalent de l’absorption d’une forêt de 1,4 hectare."
Gains en précision
L'installateur le garantit : " La technologie est mûre et durable, mais au-delà de 30 ans d'exploitation, les cellules n’atteindront plus que 85 % de leur rendement actuel. Il faut simplement prévoir un entretien annuel pour l’inscrire dans la durée", prévient Xavier Borel, dirigeant de l’entreprise malouine Emeraude (17 M€ de CA ; 60 salariés) qui aura posé cette année environ 20 MW de panneaux dans le Grand Ouest. "Le modèle économique est désormais viable, et au regard de la hausse du coût de l’énergie, l’autoconsommation devient d’autant plus intéressante", estime Jo Brohan, président du syndicat Morbihan Énergies qui a créé en 2017 la société d’économie mixte 56 Énergies pour accompagner les entreprises qui souhaitent franchir le pas.
Pour Frédéric Jan, c’est autant un geste pour la planète qu’une nouvelle étape dans la diversification de ses activités, déjà appliquées à diminuer leur empreinte environnementale : "Grâce notamment au GPS, nos savoir-faire historiques tels que le semis, l’épandage et la récolte pour le compte des professionnels agricoles ont beaucoup gagné en précision, ce qui a permis de diminuer nettement l’apport d’intrants."
Recrutements
Frédéric Jan songe déjà à la décarbonation progressive d’un parc qui compte une vingtaine de véhicules lourds avec autant de machines spécialisées et autres engins de manutention. Toutefois, sa priorité consiste aujourd'hui à maintenir un bon niveau d’attractivité pour des métiers de plus en plus techniques qui tendent à manquer d’effectifs. "Dans les travaux publics, nous cherchons à recruter au moins trois personnes, maçons et chauffeurs de pelle. Pour l’agro machinisme, les besoins sont moins pressants mais on arrive au bout d’un système, notamment sur la formation."
