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Intradys met la réalité mixte au service des chirurgiens
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Intradys met la réalité mixte au service des chirurgiens

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Créée en 2019 au technopôle de Brest, Intradys est spécialisée dans les logiciels d’aides aux opérations d’accidents vasculaires cérébraux. Avec des essais en cours à Brest et ailleurs en Europe, la start-up se prépare à la commercialisation de son produit et espère doubler ses effectifs en moins de deux ans.

Gwenaël Guillard a fondé Intradys en 2019 à Plouzané (Finistère) — Photo : Isabelle Jaffré

Le créateur

Breton attaché à sa région, Gwenaël Guillard a suivi des études de mathématiques à Rennes, poussant jusqu’à une thèse de doctorat en mathématiques appliquée à la médecine avec l’Inserm, puis une année de postdoctorat à Genève en Suisse. "J’ai ensuite rejoint Imorphics, une start-up à Manchester, au nord de l’Angleterre, où j’ai travaillé pendant 11 ans", explique le chercheur, qui était à la tête des essais cliniques au sein de l’entreprise spécialisée dans les logiciels médicaux utilisant de l’intelligence artificielle et des images 3D pour les prothèses de hanches et de genoux. "Comme la Bretagne me manquait, je suis revenu", sourit-il. En 2019, Gwenaël Guillard crée alors Intradys à Plouzané.

Le projet

Fort de ses précédentes expériences, le dirigeant conçoit un logiciel médical pour aider à soigner les AVC (accidents vasculaires cérébraux). "Il sert aux neurologues dans la planification et le guidage des gestes opératoires pendant l’intervention", explique-t-il. Pendant l’opération, le chirurgien porte un casque de réalité mixte. "Notre logiciel n’est pas conçu pour la prévention mais bien pour aider les chirurgiens au moment de l’opération."

Intradys propose aussi "Lumys", une plateforme de communication. "L’idée est de ne pas rajouter encore des écrans dans les salles d’opération qui en contiennent beaucoup, mais justement de rassembler toutes les données nécessaires à l’opération sous les yeux du chirurgien", poursuit-il. La plateforme transmet aussi la vidéo et les infos de l’opération, permettant à d’autres médecins, des industriels ou encore des étudiants de la suivre. "Ce sont des flux sensibles qui doivent être sécurisés. À terme, nous pourrons utiliser la 5 G, mais celle-ci n’est pas encore arrivée dans les blocs opératoires", précise Gwenaël Guillard.

Dès fin 2019, le CHU de Brest a rejoint le capital de la start-up, installée au technopôle Brest-Iroise, avec une première levée de fonds d’1,6 million d’euros. La start-up est également accompagnée par le technopôle Brest-Iroise, Bpifrance, la Région Bretagne et French Tech Brest +.

Les perspectives

Aujourd’hui, Intradys emploie 8 salariés, "principalement des ingénieurs en intelligence artificielle, en réalité mixte", indique Gwenaël Guillard, qui cherche encore à recruter "Il est compliqué d’attirer les talents mais l’objectif est de doubler les effectifs d’ici 18 ou 24 mois pour des postes en ingénierie mais aussi en contrôle qualité et en relation clients". Au printemps, l’entreprise a quitté le technopôle pour de nouveaux locaux au port de commerce de Brest : "le cadre de travail est un argument pour recruter !"

Les essais ont lieu au CHU de Brest, bien entendu, mais aussi à Paris ou encore Londres et dans d’autres hôpitaux européens pour des évaluations. "Notre marché se trouve en Europe mais également aux États-Unis. Nous sommes en train de réaliser les étapes pour être certifiés CE et FDA. Nous regardons aussi du côté du proche et du Moyen-Orient", ajoute le dirigeant. Et pour avancer vers la commercialisation, Intradys travaille déjà sur une deuxième une levée de fonds à venir.

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