La créatrice
Henriette Hippomène, 39 ans, est ingénieur produit de formation et s’est spécialisée dans la plasturgie. « J’ai fait mes études à Lyon puis je suis arrivée en Vendée, il y a huit ans, pour le travail. » D’abord acheteuse dans le nautisme, pour Beneteau, elle a ensuite travaillé dans l’industrie automobile et l’aéronautique avant de devenir consultante indépendante. « Je voulais proposer aux entreprises de développer leurs propres produits. Et à force de conseiller les autres, je me suis dit : pourquoi pas moi ? Un jour, j’ai participé à un brainstorming sur les pistes de recyclage pour les pneus. C’est à ce moment-là que l’idée a commencé à germer dans mon esprit. » Deux ans plus tard, Henriette Hippomène crée HXA, abréviation de Heroxagana, en référence au philosophe grec Anaxagore. Et s'associe à son mari, Philippe Bierge, ancien dirigeant de Variance Technologies, à La Roche-sur-Yon.
Le concept
Leur idée : utiliser des granulats de pneus, des déchets industriels ou des végétaux pour concevoir des matériaux innovants et créer du mobilier design. HXA a d’ailleurs développé sa propre matière, l’Hévéa Stone, à base de caoutchouc usagé. « Nous avons imité une pierre naturelle », précise la dirigeante qui a notamment créé une table basse avec ce produit. Mais l’entrepreneuse s’est également entourée d’acteurs locaux pour ses créations. La société créée en août dernier travaille notamment avec la société Culture in, basée à Boufféré pour concevoir des galets acoustiques recouverts de varian, un tissu à base de lin et de plastique biosourcé conçu grâce à de l’amidon ou du maïs. Et pour molletonner ses galets, la jeune entreprise fait appel à l’usine de chanvre de la Cavac, installée à Saint-Gemme-la-Plaine (Vendée), qui lui fournit de la ouate végétale. « Il y a des pépites dans les entreprises locales, c’est aussi ce que nous voulons mettre en valeur », indique la dirigeante qui conçoit aussi des chaises et autres meubles éco-responsables. « Nous ciblons en particulier les professionnels », poursuit Henriette Hippomène qui se positionne sur un marché milieu – haut de gamme.
Les perspectives
HXA ouvrira bientôt son atelier et espère, à terme, créer sa propre usine. La société cherche également à lever des fonds. « L’objectif est d’être accompagné pour industrialiser nos produits et poursuivre nos recherches afin de développer un nouveau matériau 100 % recyclé. Nous voulons sortir toute une gamme de mobilier. » Dans les années à venir, HXA aimerait lancer un service après-vente afin de réparer ses meubles et d'allonger leur durée de vie. Pour Henriette Hippomène, l’objectif est d’inventer de nouveaux business models.
