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Herbert Castéran : « L'avenir de l’EM Strasbourg passe par l’international »
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Herbert Castéran directeur général de l'EM Strasbourg Herbert Castéran : « L'avenir de l’EM Strasbourg passe par l’international »

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Herbert Castéran, directeur général de l’EM Strasbourg, dévoile les ambitions de l’école de commerce pour les cinq ans à venir. L’internationalisation en est un axe stratégique avec les perspectives de la création d’une business school européenne.

Herbert Castéran, directeur général de l’EM Strasbourg, veut faire de l'école de commerce une business school de dimension européenne. — Photo : Jean-François Badias

Le Journal des Entreprises : L'école est en train de finaliser un investissement de 21 M€. Quels en sont les enjeux ?

Herbert Castéran : L’EM accueille 3 300 étudiants du bachelor au doctorat et possède la particularité d’être la seule grande école de commerce de France à faire partie d’une université. À ce titre, l’investissement de 21 M€ destiné à l’agrandissement et au réaménagement du Pôle européen de gestion et d'économie, qui regroupe l'EM Strasbourg et la faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, est porté pour un tiers par l’État, un autre tiers par l’Eurométropole et un dernier tiers par la Région. La nouvelle bibliothèque et l’espace forum de 3 000 m² sont déjà en service. D’ici début 2019, nous compterons sur un réaménagement de 5 500 m² pour disposer de nouvelles salles de cours. À cinq ans, l’objectif est d’accroître la capacité d’accueil de 20 % et de compter 4 000 étudiants.

De quelles compétences vos étudiants, les dirigeants de demain, doivent-ils disposer ?

H.C : L’EM conservera son positionnement d’école à taille humaine. La devise « Devenir qui vous êtes » accorde une grande place à l’expression des potentiels, dans le respect de la personnalité de chaque candidat. La capacité à se différencier sur le marché du travail va devenir centrale. L’intelligence artificielle sera capable de dupliquer les savoir-faire de l’être humain. Cependant, le manager doit apporter ce qui n’est pas pris en compte par des machines, c’est-à-dire sa personnalité, ce qui le différencie des compétences dures communes à tous. La personnalité se situe au cœur du processus de recrutement et nous devons former des managers prêts à anticiper le changement. En parallèle, l’EM investit pour encadrer ses étudiants de manière la plus individualisée possible. D’ici cinq ans, nous aurons recruté 50 % d’enseignants-chercheurs supplémentaires, aujourd’hui au nombre de 80 permanents.

Vous souhaitez positionner l’EM comme une business school européenne. Quelle est cette stratégie ?

H.C : Située au cœur de l’Europe, l’EM Strasbourg a la chance de disposer de partenaires de choix, à commencer par le Parlement européen. Nous proposons un module commun à tous les programmes de formation qui se présente comme un jeu de rôle au sein du Parlement. Le but étant de développer des compétences en leadership européen et de comprendre les enjeux de l’institution.

« À l’image d’Airbus, nous souhaitons rapprocher les compétences transnationales au sein d’une même institution. »

Par ailleurs, nous nous appuyons sur le réseau Eucor des universités suisses, allemandes et françaises du Rhin supérieur pour dessiner le modèle d’une business school européenne. À l’image d’Airbus, nous souhaitons rapprocher les compétences transnationales au sein d’une même institution.

Quel appui recevez-vous du monde économique ?

H.C : Ce dossier est soutenu par le milieu politico-économique transfrontalier dont le diagnostic plaide en faveur d’un besoin en dirigeants formés au management trilingue. Le Medef Alsace et le monde économique de l’Ortenau (Wirtschaftsregion Ortenau) réagissent positivement à la création d’une business school européenne. La prochaine étape se jouera en septembre avec les partenaires universitaires.

En outre, l’EM est intégrée au tissu économique régional. Nous proposons un programme de formation continue de haut niveau à destination des cadres managers. De plus,nous développons les chaires d’entreprises. La dernière en date, la chaire expérience client, a été conclue cet automne avec les groupes Hager et Schmidt et le club de la Sig. Enfin, en mars dernier, nous avons signé une convention avec l’Agence d’attractivité de l’Alsace pour promouvoir l’image de l’Alsace à travers le monde.

La différenciation de l’EM passe également par son ouverture à l’international…

H.C : L’internationalisation est l’un des axes de développement de l’EM, seule grande école de commerce à compter dans ses programmes une année universitaire complète à l’étranger à caractère obligatoire. À la différence des campus délocalisés que certaines écoles possèdent à l’étranger pour y envoyer des promos entières, nos étudiants partent seuls en immersion dans les universités partenaires de 52 pays. Ils développent leur agilité culturelle et leurs connaissances des langues.

Internationaliser l’école, c’est aussi accueillir des étudiants internationaux. À la fois en année d’échange, mais aussi en formation initiale, ils sont 700 à étudier à l’EM. D’ici cinq ans, nous aurons accueilli 10 à 20 % d’étudiants étrangers supplémentaires par an. Nous recrutons également davantage de professeurs internationaux.

BIO

1970 : Naissance dans le sud-ouest

1997 : PDG fondateur de Stat’Adour, société d’études et de marketing

2010 : Docteur en sciences de gestion de l’Université de Toulouse après avoir obtenu un diplôme de Sciences Po Toulouse et un DESS d’économie

2010 : Enseignant-chercheur à l’EM Strasbourg

2016 : Directeur général de l’EM

Strasbourg # Organismes de formation # International # Ressources humaines # Investissement