Deux ans après son introduction en Bourse, Groupe Tera (CA 2020 : 6,35 M€ ; 125 salariés à fin juin 2021) profite de courants ascendants. Le spécialiste isérois de l’analyse de la qualité de l’air et des capteurs, fondé en 2001 par Pascal Kaluzny, affiche pour le premier semestre de l’exercice 2021 un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, en hausse de 86 %. "Nous souhaitons maintenir cette forte croissance rentable sur l’exercice 2021", avance le patron. Une dynamique permise par la structuration du groupe sur le segment de l’activité laboratoires après deux acquisitions : ToxiLabo en 2020 et le laboratoire physico-chimique d’Apave en 2021.
Cette stratégie de croissance externe offre au groupe une capacité d’analyse de 200 000 échantillons par an, contre 30 000 en 2019. Pour le seul premier semestre de l’année 2021, plus de 80 000 échantillons ont été analysés, contre 20 000 pour l’ensemble de l’année 2020.
Premières livraisons de capteurs
Outre le développement de l’activité laboratoire, le groupe Tera capitalise aussi sur son expertise dans les capteurs d’analyse de l’air. Le contexte de la crise sanitaire a, semble-t-il, sensibilisé la société aux enjeux de la qualité de l’air. "Le Covid-19 a exacerbé la prise de conscience des enjeux environnementaux", note Pascal Kaluzny, alors que la pollution de l’air coûte près de 100 milliards d’euros et cause près de 50 000 décès prématurés en France chaque année.
Une cinquantaine d’entreprises sont déjà clientes du groupe et une centaine d’entreprises sont dans les tuyaux de commercialisation pour ces solutions de mesure de la qualité de l’air. Le segment capteurs figure d’ailleurs comme le levier principal de développement dans les prochains mois pour le groupe Tera. "Nous avons livré nos premières commandes de capteurs cette année, soit plus de 4 000 unités pour 403 000 euros de chiffre d’affaires", partage le président du groupe.
Risque sur les composants
Une activité qui focalise l’attention du dirigeant pour l’avenir. "Nous axons notre stratégie sur le développement des ventes de capteurs et sur notre développement international", souligne-t-il. Le groupe Tera a ouvert il y a quelques mois une filiale au Québec pour couvrir le marché nord-américain. Un marché sur lequel "plusieurs milliers d’unités ont déjà été commandées". Il vise aussi à mailler l’Asie et l’Europe de ses capteurs.
Reste que la confirmation de cette dynamique positive sur l’exercice 2021 pourrait être impactée à moyen terme par les ruptures d’approvisionnement en composants qui secouent l’économie mondiale. "Nous avons du stock pour tenir l'année 2022, rassure Pascal Kaluzny. Nous avons lancé des commandes pour nous fournir en petite quantité en mobilisant l’ensemble des circuits d’approvisionnement. Mais il ne faudrait pas que cette crise dure trop longtemps au risque de ne plus pouvoir vendre nos capteurs."