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Groupe Dubreuil : Le Vendéen s'envole en low-cost
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Groupe Dubreuil : Le Vendéen s'envole en low-cost

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Propriétaire d'Air Caraïbes, le groupe Dubreuil lance French blue, une compagnie long-courrier et low cost, qui commencera par desservir la République Dominicaine en 2016, puis la Réunion et l'Île Maurice l'an prochain.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Jusqu'à quatre vols par semaine de Paris-Orly vers Punta Cana, en République Dominicaine, à partir du 15 septembre, puis des vols vers La Réunion et l'Île Maurice en juin 2017... La nouvelle compagnie aérienne long-courrier et low cost du groupe Dubreuil vient d'être dévoilée. « French blue » se positionnera essentiellement sur « des marchés loisirs qui enregistrent de fortes croissances ».

Une flotte de quatre Airbus

Pour opérer ces vols, elle débutera avec un Airbus A330-300 neuf, qui doit être livré en juin. D'ici 2018, la flotte devrait compter quatre appareils long-courriers (deux A330 et deux A350). À son lancement, deux classes vont être proposées à bord : une gamme Éco (350 places réparties en rangées de neuf sièges) et une gamme premium (28 places avec des séries de 7 sièges de front). Originalité, French blue proposera le Wifi à bord, pour ceux qui souhaitent envoyer des messages, lire des e-mails, travailler ou jouer pendant le voyage. Le ticket « basic » au prix le plus bas se limite à un siège plus un bagage à main de 12 kg, d'autres billets ajouteront la possibilité d'avoir un bagage en soute, repas et snack. Un accès prioritaire, avec un siège près de la porte et un bagage livré en premier sur le tapis, a même été imaginé pour les voyageurs pressés.

Low cost, French blue devrait afficher des coûts de revient « environ 10 % inférieurs à d'autres compagnies ». Comment ? Déjà, en passant de cinq à dix avions, dont quatre en propre, Dubreuil entend « négocier des loyers d'avions très bas ou encore mutualiser les coûts de maintenance des cellules et moteurs », dixit le président du directoire Paul-Henri Dubreuil. L'approche low cost passe aussi par un nouveau personnel, par conséquent moins cher, pouvant effectuer jusqu'à 850 heures de vol par an, contre 750 chez Air Caraïbes.

Après la désillusion Corsair

Cette idée de business s'inspire de « la réussite des low cost moyen-courriers », mais aussi de l'exemple de « Norwegian » et de ses Paris-New-York à petit prix. Enfin il n'y avait « pas encore d'acteur français engagé » sur ce nouveau créneau. Un projet aux allures de plan B, après l'achoppement des négociations de rachat de Corsair l'an dernier.

400 créations d'emplois

Patron d'Air Caraïbes, Marc Rochet pilotera aussi la nouvelle compagnie avec Muriel Assouline, jusqu'ici directrice d'exploitation chez Aigle Azur. Le « Groupe Dubreuil Aéro », que présidera Jean-Paul Dubreuil chapeautera l'ensemble. Pour faire tourner sa flotte, 400 recrutements doivent avoir lieu d'ici deux ans.

Des syndicats d'Air Caraïbes craignent une concurrence

Des effectifs qui viendront s'ajouter aux 900 collaborateurs d'Air Caraïbes (380 millions d'euros de CA). Même si, pour certains syndicalistes, l'équation pourrait ne pas être aussi simple. « On va nous mettre en concurrence avec une compagnie moins chère, car French blue ira notamment en République Dominicaine qu'on dessert déjà, peut-être demain à Cuba qu'on aurait pu couvrir aussi, s'inquiète un représentant de l'intersyndicale ». À terme, certains craignent de voir French blue remplacer Air Caraïbes. « Si notre volume d'heures finit par baisser, il faudra faire des plans sociaux, ajoute le syndicaliste. Ce qui est triste, c'est qu'on investit dans French blue grâce aux 100 millions de bénéfices réalisés en 13 ans par sa grande soeur ». Enfin, ce salarié regrette de voir « une partie des avions commandés pour Air Caraïbes redirigés vers la nouvelle compagnie ». « L'investissement ne se fait plus chez nous. Or on a besoin d'outils pour être plus compétitifs. Un trajet vers la Réunion, où il y a des besoins, pour le loisir et les affaires, y aurait contribué aussi. On pouvait enchaîner des vols entre l'Océan Indien, Paris, puis les Antilles. »

« Des clientèles différentes »

Pour Paul-Henri Dubreuil le choc n'aura pas lieu. « Air Caraïbes et French blue resteront deux compagnies soeurs, elles ne se concurrencent pas. Par exemple sur la République Dominicaine, elles opèrent sur des liaisons différentes, Punta Cana sera une destination purement touristique et non axée clientèle d'affaires », dit-il. Avant de répondre sur les autres points. « Le nom et l'aménagement de ses avions, avec trois classes dont une « affaires », ne rendent pas Air Caraïbes très adaptée aux nouvelles destinations comme l'Océan Indien, telle que La Réunion, où il n'y a pas de classe affaires. » « Le groupe continue d'investir dans Air Caraïbes,qui recevra nos deux premiers A350 », assure le Vendéen, qui ajoute que les Antilles restent une destination en croissance. L'an dernier, il y a transporté 1,27 million de passagers.

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