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GIT veut tripler son chiffre d'affaires en trois ans
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GIT veut tripler son chiffre d'affaires en trois ans

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Spécialisée dans le traitement de surface, principalement pour l'industrie aéronautique, la société GIT, basée à Cugnaux (31), ambitionne de tripler son chiffre d'affaires d'ici à trois ans. La recette : innovation, croissance organique et croissance externe.

Depuis 2012, la société GIT (pour Galvanoplastie industrielle toulousaine) a investi 6M€ en immobilier et en matériels de production — Photo : © GIT

Extension du site de Cugnaux, investissements productifs, nouveaux projets de R & D et croissance externe : GIT (Galvanoplastie Industrielle Toulousaine) est sur tous les fronts. Depuis sa reprise en 2012 par deux anciens salariés de Liebherr Aerospace Toulouse, Jérôme Labhar et Jean-Eric Loubet, la société spécialisée dans le traitement de surface et l'application de peinture liquide pour l’industrie, principalement aéronautique, maintient le cap sur la croissance. En quelques années, les effectifs sont passés de 32 à 105 salariés, pour 8 M€ de chiffre d’affaires en 2018. Et GIT ne compte pas en rester là. « Notre ambition est de constituer d’ici à trois ans un groupe de 300 personnes et de peser entre 25 à 30 M€ de CA », présente Jérôme Labhar.

Approche R & D collaborative

Pour y parvenir, GIT mise d’abord sur sa capacité à innover pour se différencier sur un marché très concurrentiel. Une stratégie qui s’est traduite dès 2013 par la maîtrise d’une nouvelle technologie brevetée : l’oxydation micro arc, qui permet de créer des revêtements très durs, que ce soit sur l’aluminium ou le titane. Depuis, la société multiplie les projets de R & D collaboratifs. Parmi les derniers en cours : Roma (pour Reprise mécanique du revêtement d’oxydation micro arc), conduit avec l’École d’ingénieurs de Tarbes, ou encore Oxymore (Optimisation du procédé d’oxydation micro arc), mené avec l’IRT Saint-Exupéry, Airbus, Liebherr et Mecaprotec.

« L’un de nos axes majeurs de R & D porte sur les procédés de substitution au chrome VI (un pigment métallique utilisé en traitement de surfaces suspecté comme cancérogène, NDLR) », précise Jérôme Labhar. Avec le projet Everest, porté par l’IRT M2P (matériaux, métallurgie, procédés), qui implique une dizaine d’autres partenaires dont Airbus, Nexter, Safran et Lisi, l’ambition est ainsi de supprimer à terme l’utilisation des chromes. GIT est aussi engagé dans un autre grand programme autour de la fabrication additive, baptisé After ALM. L’objectif est de développer des technologies visant à améliorer l’état de surface des pièces ALM (Additive Layer Manufacturing) et leurs propriétés fonctionnelles (mécanique, corrosion…). Également piloté par l’IRT M2P, ce projet mobilise une trentaine d’industriels, non seulement de l’aéronautique, mais aussi de l’automobile et du ferroviaire.

Extension et modernisation du site de Cugnaux

Déjà agrandi une première fois en 2015 pour être porté à 4 700 m2, le site de Cugnaux, en périphérie de Toulouse, est encore en pleine réorganisation. GIT vient de prendre en location un bâtiment voisin de 800 m2, où vont être réinstallés ses services de réception et d’expédition. « Cela va nous permettre de redéployer les zones de préparation en amont et en aval des lignes de traitements de surface et de doubler nos capacités de production », explique Jérôme Labhar.

Ces aménagements viennent compléter les investissements déjà réalisés en 2018 avec la création d’un nouveau laboratoire d’analyse et l’implantation d’une nouvelle ligne de traitement de surface, entièrement automatique et compatible avec les dernières réglementations environnementales en vigueur. Depuis 2012, 6 M€ ont été investis en immobilier et en matériels de production. Dans les prochains mois, GIT prévoit encore 0,8 M€ de travaux pour améliorer son empreinte environnementale avec la mise en place d’un nouveau circuit fermé, garanti zéro rejet, pour ses bains.

Croissance externe

Pour élargir sa palette d’expertises et gagner de nouvelles parts de marchés, GIT s’est aussi engagée dans une nouvelle stratégie de croissance externe. L’idée est de muscler son positionnement dans le traitement de surface en développant des pôles industriels complémentaires. En toute fin d’année 2018, elle a acquis Decoral (35 salariés, 3,8 M€ de CA), une société basée à Saint-Julien-en-Genevoix, en Haute-Savoie, spécialisée dans les procédés de brillantage et d’oxydation anodique sulfurique sur titane pour des secteurs très diversifiés. Decoral, qui réalise 15 % de son chiffre d’affaires dans l’aéronautique, travaille notamment pour le médical et pour les industries du sport et des loisirs (matériel de montagne et de sécurité).

« Nous avons d’ores et déjà d’autres acquisitions dans le viseur », confie Jérôme Labhar. En parallèle, GIT et Decoral devraient continuer à croître. La création d’une quarantaine d’emplois supplémentaires (25 à Cugnaux et 15 à Saint-Julien-en-Genevoix) est déjà programmée d’ici à fin 2020.

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