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Georges Marboutin, l’un des derniers vendeurs de foire de France
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Georges Marboutin, l’un des derniers vendeurs de foire de France

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Combien sont-ils en France à ne vivre que des foires organisées un peu partout, comme à Nantes depuis ce week-end? De moins en moins. C’est ce qu’assure Georges Marboutin, vendeur de foire depuis 30 ans et dirigeant de Soframar à Saint-Herblain. Il est à la Foire de Nantes jusqu'au 16 avril pour vendre des peluches chauffantes, des tuyaux d’arrosage rétractables et une grille de barbecue à crémaillère.

Georges Marboutin est le PDG de Soframar. — Photo : Amandine Dubiez

« De tous ceux de ma génération, on est les derniers. Tous les autres ont arrêté ou déposé le bilan », constate Georges Marboutin. La Foire de Nantes qui attend 80 000 visiteurs au Parc des expositions du 7 au 16 avril, sera sa dernière foire. Le directeur général de la PME Soframar, basée à Saint-Herblain, (5 salariés, 200 000 euros de CA), est en train de passer le relais à son fils Vincent après avoir passé plus de 30 ans sur les routes.

Peluche bouillotte et cintre rétractable

Son entreprise familiale vend des tuyaux d’arrosage rétractables, des cintres qui font gagner de la place, ou encore des perches télescopiques qui permettent de nettoyer jusqu’à 8 mètres de hauteur. Sans oublier le produit phare : une peluche bouillote qui va au micro-onde et dont il a l’exclusivité des ventes. « Cette année, on va aussi lancer une grille de barbecue à crémaillère », indique le chef d’entreprise.

20 foires par an

Ils parcourent 20 foires par an, de Paris à Nantes en passant par Lyon et Tours. Pour chaque produit, à chaque foire, ils montent un stand de démonstration, tenu par un vendeur au discours bien rodé, et mis au point comme un véritable spectacle. « Ce sont des produits atypiques qui ne se vendent bien uniquement grâce à la démonstration », explique George Marboutin. Pour trouver ces produits qu’il vend aux alentours de 30 euros, il compte sur son réseau, le bouche à oreille et chine dans des salons à l’étranger.

« Les gens viennent toujours sur les foires pour nous voir, pour le spectacle. Mais nous on ne s’en sort pas à cause des frais »

Les bons produits ne manquent pas. La rentabilité, elle, en revanche, n’est plus vraiment au rendez-vous. Ce mode de commerce qui existe depuis des centaines d’années serait de moins en moins rentable. La cause : le prix des stands. « Les stands coutent de plus en plus cher », déplore George Marboutin. « Les gens viennent toujours sur les foires pour nous voir, pour le spectacle. Mais nous on ne s’en sort pas à cause des frais », explique-t-il. La conséquence directe, selon lui, est que les vendeurs de foires ont tendance à sélectionner des produits de plus de 150 euros.

Le PDG de Soframar a, lui, trouvé un autre chemin pour retrouver de la rentabilité. Il fait du commerce de gros en vendant ses peluches-bouillotte à des pharmacies. « 80% des peluches que l’on vend sont vendues en pharmacies », constate-t-il. Un créneau trouvé par sa fille Julia, qui elle aussi prend le relais de l’entreprise.

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