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Gant Maille se diversifie avec une marque pour les particuliers
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Gant Maille se diversifie avec une marque pour les particuliers

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L’industriel picard Gant Maille, l’un des derniers gantiers français en tricot à usage industriel, vient d’investir des locaux plus grands, près de Compiègne. Ce déménagement accompagne le lancement d’une marque propre, à destination des particuliers, et devrait faciliter les recrutements de la PME.

L’entreprise industrielle Gant Maille emploie une vingtaine de collaborateurs près de Compiègne (Oise) et continue de recruter — Photo : Capture d'écran du site Gant Maille

Depuis l’été dernier, marqué par un déménagement, l’entreprise picarde Gant Maille connaît un nouveau souffle. Ce fabricant de gants à usage industriel, qui réalise 2 millions d’euros de chiffre d’affaires avec une vingtaine de salariés, a quitté ses locaux vétustes et mal équipés de Ravenel (Oise), pour s’installer une trentaine de kilomètres plus loin, sur un site plus grand et mieux adapté, à Margny-lès-Compiègne. "Nous avons gagné 40 % de surface, avec désormais une salle de repos, une cantine, un vestiaire", indique le dirigeant, Cyrille Motte. Il a fallu faire des travaux (le montant de l’investissement n’est pas communiqué) pour adapter les lieux à l’activité de ganterie, "notamment pour favoriser la lumière, essentielle dans ce métier". L’espace de stockage est désormais accessible de plain-pied, là où auparavant, les gants étaient entreposés dans un grenier.

Lancement d’une marque propre

Ce nouveau bâtiment accueille un atelier-boutique et un showroom, car il y a six mois Cyrille Motte a lancé sa marque propre, Maison Gant Maille, de gants pour hommes et femmes. "Pour faire connaître l’entreprise, nous commençons à organiser des visites avec des scolaires ou d’autres groupes". Un site d’e-commerce a également été lancé pour soutenir cette nouvelle marque, à destination des particuliers. À l’occasion de ce déménagement, l’entrepreneur a investi entre "25 000 à 50 000 euros", dans des machines, des piqueuses et des surjeteuses notamment, en partie pour cette nouvelle activité. "Si elle reste encore confidentielle, l’objectif est bel et bien de la développer", ajoute Cyrille Motte.

Si le made in France est gage de qualité et infuse doucement dans la mode, la concurrence asiatique reste toutefois "écrasante". C’est pour cela que l’essentiel de l’activité de PME, soit 70 %, restera de la confection de gants à usage industriel. "C’est-à-dire des gants qui permettent de ne pas laisser de traces sur les objets, comme dans l’orfèvrerie, la verrerie, la pharmacie, la maroquinerie, etc.". L’entreprise en produit plusieurs milliers par mois, "car ce sont des gants qui s’usent, donc il faut régulièrement les remplacer". Elle fournit également l’armée pour les gants d’apparat, ou encore le luxe, les gants des majordomes dans les hôtels par exemple.

Faciliter les recrutements

L’autre objectif de ce déménagement est de pérenniser le savoir-faire de l’entreprise de plus de 150 ans, qui est en voie de disparition. En s’installant près de Compiègne, le dirigeant se rapproche d’un bassin d’emploi intéressant. "Nous sommes à proximité des transports, avec un arrêt de bus juste en face de l’atelier qui peut conduire directement à la gare de Compiègne, précise-t-il, ce qui est une demande des nouvelles générations". Depuis cette installation, il a réussi à recruter deux nouvelles personnes et reste à la recherche d’autres collaborateurs. Les formations de couturières dans ce secteur géographique permettent à Cyrille Motte de trouver la main-d’œuvre nécessaire à l’activité. L’entreprise forme ensuite les nouvelles recrues à la ganterie, car il n’existe pas de formation spécifique.

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