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Freiné par les difficultés de recrutement, ABC Immo Diag change de stratégie
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Freiné par les difficultés de recrutement, ABC Immo Diag change de stratégie

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Spécialisée dans les états des lieux et les diagnostics immobiliers, ABC Immo Diag manque d'au moins huit salariés à temps plein. Pour espérer atteindre le taux de croissance auquel elle renonce depuis plusieurs années, la PME nantaise opte pour le rachat d’entreprises.

ABC Immo Diag, que dirige Max Siberil, affiche 15% de croissance de chiffre d'affaires par an — Photo : Jéromine Doux - Le Journal des Entreprises

Cela fait trois ans que Max Siberil peine à recruter. Il a beau offrir chaque mois des massages à ses salariés et travailler main dans la main avec Pôle Emploi, rien n’y fait. Le dirigeant d’ABC Immo Diag, une PME nantaise implantée de Brest à Bordeaux, a dû changer de stratégie pour pallier ce manque d’effectif.

L’entreprise, qui compte 36 salariés et travaille avec une soixantaine d’auto-entrepreneurs, réalise des diagnostics immobiliers. C’est ce qui représente 70 % de son activité. « Nos techniciens analysent toutes les pathologies éventuelles du bâtiment : plomb, amiante… ». En parallèle, la société qui réalise un CA de 700 000 € se charge d’effectuer l’état des lieux de logements en location, pour le compte de grosses sociétés de gestion. C’est là que Max Siberil fait appel à des auto-entrepreneurs. Mais que ce soit pour l’une ou l’autre de ses activités, trouver du personnel est un casse-tête. « Après avoir créé six agences, financées en fonds propres, j’ai choisi d’entamer une stratégie de croissance externe », éclaire le dirigeant.

La croissance externe : une stratégie moins risquée

En juillet dernier, Max Siberil a racheté un cabinet de diagnostic immobilier à Brest, dans lequel travaillent deux collaborateurs. Ironie du sort, le technicien est parti au moment du rachat. « Nous avons mis trois mois à trouver quelqu’un d’autre, ça a été très compliqué », se remémore le chef d’entreprise. Malgré cette péripétie, le dirigeant est persuadé que cette stratégie, « moins risquée et plus intéressante comptablement », peut porter ses fruits.

« Notre chiffre d'affaires croit de 15 % par an, mais le manque de collaborateurs nous impose de freiner cette évolution. »

Dans les deux ans à venir, Max Siberil espère reprendre trois nouvelles sociétés d’environ 4 ou 5 salariés et atteindre le taux de croissance auquel il est, pour l’instant, obligé de renoncer. « Notre chiffre d'affaires croit de 15 % chaque année. Mais le manque de collaborateurs nous impose de freiner cette évolution. » S’il n’avait pas ces difficultés, le dirigeant se serait implanté plus largement dans l’Ouest. « J’ai les liquidités et les capacités de le faire », regrette-t-il. Aujourd’hui, il aimerait embaucher huit collaborateurs en CDI et travailler avec une trentaine d’auto-entrepreneurs supplémentaires dans toute la France. « Nous aurions besoin de personnes à Lille, Orléans, Mulhouse et en Vendée. »

Manque d’attractivité des métiers

Ce manque de candidatures, le chef d’entreprise l’explique par le manque d’attractivité de ses métiers. « Ce sont souvent des reconversions, confie-t-il. On ne se réveille pas un matin en se disant qu’on veut devenir diagnostiqueur d’amiante. » Autre frein : plusieurs certifications sont nécessaires à l’exercice de cette profession. « Les salariés doivent effectuer une formation qui leur coûte 12 000 € », explique Max Siberil. Alors même si Pôle Emploi peut les aider à financer ce programme, les candidats ne se bousculent pas.

Le dirigeant d'ABC Immo Diag continue toutefois de faire travailler son imagination pour tenter d’attirer de nouvelles recrues. « On communique beaucoup sur les réseaux sociaux, on aimerait faire des vidéos. » Bientôt, il participera à un job dating pour tenter de gonfler ses équipes. Car il l’assure : « La clé de la réussite, c’est le recrutement. »

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