Framatec se réinvente avec les grands chantiers et le nucléaire
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Framatec se réinvente avec les grands chantiers et le nucléaire

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Si les charpentes métalliques pèsent encore pour 15 % du chiffre d'affaires de Framatec, une PME installée à Dinozé, dans les Vosges, la croissance est désormais assurée par des chantiers plus spectaculaires et le marché du nucléaire.

L’ossature métallique de l’ascenseur panoramique du nouveau Palais de Justice de Paris a été préparée dans les ateliers de Framatec — Photo : Philippe Bohlinger

En trente ans, 2,5 millions de mètres carrés de bâtiments industriels ou commerciaux ont été assemblés à partir des charpentes métalliques sorties des ateliers de Framatec. Ces ossatures simples représentent encore 15 % du chiffre d’affaires de l’entreprise basée à Dinozé, près d’Épinal. Mais le moteur de sa croissance, ce sont désormais les structures complexes, mécano-soudées qui sollicitent davantage sa matière grise. « Nous réalisons en moyenne un chantier emblématique par an », résume Gino Luigi Pisani, président de l’entreprise familiale, qui pèse aujourd'hui 12,4 M€ de chiffre d'affaires.

200 tonnes d'acier pour le Palais de Justice de Paris

Pour son bureau d’études qui emploie une dizaine d’ingénieurs structure et dessinateurs-projeteurs, l’année 2018 prendra une couleur exotique avec le projet de construction d’un phare aux Bahamas, pour une société de croisière.

Moins paradisiaque, la société a étudié, fabriqué et assemblé l’an dernier en sous-traitance de Bouygues Construction, l’ossature de l’ascenseur panoramique du nouveau Palais de Justice de Paris. 200 tonnes d’acier ont été assemblées sur cet ouvrage signé Renzo Piano, deuxième plus haut immeuble de la capitale après la tour Montparnasse. « Pour certains marchés exceptionnels, comme celui du Palais de Justice de Paris (un marché de 1,5 million d’euros), nous fabriquons nous-mêmes, à partir de tôles, des profilés aciers sur-mesure », livre le dirigeant.

Dans le Grand Est, Framatec s’est notamment distingué en signant les ossatures du Centre Prouvé à Nancy ou encore la rénovation du Palais de la musique et des congrès de Strasbourg.

Gino Luigi Pisani, 62 ans, mesure le chemin parcouru depuis la reprise de la Société des constructions métalliques de Dinozé en 1985. Le dirigeant a placé son entreprise, qui fournit notamment des passerelles et ponts à la SNCF, sur de bons rails. Il s’apprête ces trois prochaines années à passer le relais à son fils Anthony, diplômé de l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie de Paris.

Un million d’euros investi

Depuis son arrivée, il y a six ans, le jeune directeur général a positionné l’entreprise, qui emploie 80 salariés, sur le marché du nucléaire. Framatec réalise des passerelles à claires-voies pour installer des groupes diesel de secours dans leurs enceintes. La PME va également fabriquer l’ossature des abris anti-tornade de trois centrales normandes.

Ces marchés liés à la sécurisation des centrales françaises post-Fukushima compensent quelque peu la baisse des volumes en « parachèvement ». Ce secteur, qui représente encore 20 % du CA, porte sur la fabrication d’ossatures destinées à abriter des turbines à gaz, pour General Electric notamment.

Poussée par ses clients à améliorer sans cesse sa compétitivité, l’entreprise a engagé une réflexion pour réorganiser ses ateliers. Elle prévoit dans un premier temps d’exploiter une réserve foncière de trois hectares pour construire un nouveau magasin de stockage de 3 000 m². À plus court terme, un investissement d’un million d’euros dans une nouvelle machine de découpe est programmé fin 2018.

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