La Journée des Audacieuses. C’est le nom donné par le réseau Femmes de Bretagne, qui compte près de 1 600 adhérentes en Bretagne et Loire-Atlantique, à la réunion qu’il a organisée fin septembre au Village by CA Côtes-d'Armor. L’événement a réuni les cinq coordinations costarmoricaines de l’association : Saint-Brieuc, Dinan, Lannion, Lamballe-Armor et Rostrenen. Elles regroupent 190 entrepreneuses.
"Les coordinatrices se trouvent au cœur de l’organisation, ce sont elles qui organisent les ateliers, les rencontres, les événements une fois par mois", souligne Hermine Mauzé, la présidente de Femmes de Bretagne. La créatrice de la société audiovisuelle bretillienne Yunikon Production, qu’elle a revendue récemment au groupe parisien Ooshot, doit gérer une asso "en hypercroissance", qui est passée de 800 adhérentes en 2020 à près de 1 600 aujourd’hui. Pour accompagner cette croissance, "une salariée va être chargée des contenus de ces rendez-vous, en recueillant les feedbacks des coordinations", annonce notamment la jeune entrepreneuse.
Question de genre
Femmes de Bretagne se veut différent des autres réseaux. S’il a pour vocation, de manière assez traditionnelle, à permettre à ses adhérentes de "faire face aux difficultés, partager ses joies, briser la solitude et faire des passerelles", comme l’énumère la présidente, l’association possède une approche différente. "Nous créons d’abord du lien, le business n’intervenant éventuellement qu’une fois que le lien est fait." Une dimension business qui n’est cependant pas à sous-estimer, comme en témoigne Kristel Bonin, co-coordonnatrice de l’association. Pour lancer son commerce qui ouvrira en octobre au Légué à Saint-Brieuc et qui vendra vêtements, accessoires et cosmétiques pour les personnes atteintes de cancer, la Costarmoricaine s’est entourée de professionnelles, comme une graphiste, rencontrées au sein du réseau.
Acquérir les codes
Mais Femmes de Bretagne, dont l’adhésion annuelle coûte 45 euros, veut surtout permettre à toutes les femmes de frapper aux bonnes portes et d’acquérir le bon langage pour développer leur entreprise. "Nous devons faire face à des contraintes comme savoir pitcher, souvent en anglais, souvent devant un groupe composé uniquement d’hommes issus des mêmes écoles…", énonce Hermine Mauzé. "L’intelligentsia de la tech n’est pas accessible à tous. Nous voulons prendre par la main la jeune femme qui vient de Rostrenen, par exemple, pour lui permettre d’acquérir ces codes et ces compétences et lui offrir un guichet unique de tous les acteurs qu’elle peut solliciter en fonction du stade de développement de son entreprise. Nous voulons être le porte-voix de ces femmes."
Une sororité toujours nécessaire malgré les avancées de l’entrepreneuriat féminin. "Nous restons le produit de 2 000 ans d’histoire. La femme était la responsable de la domesticité. Aujourd’hui, la bascule s’est faite et les jeunes femmes sont pour la première fois plus diplômées que les jeunes hommes. Il reste cependant un plafond de verre pour les postes les plus importants. Et il faut être vigilante car dans les situations de crise, comme la crise environnementale que nous vivons, ce sont toujours les minorités qui souffrent. Nous sommes les garantes de cette vigilance."
