Présente depuis 1994 dans l’agglomération vannetaise, Façonnage Maison Française fait partie de ces entreprises discrètes. Elle l’est naturellement de par sa spécialité, ses marchés et ses clients. "Nous sommes une entreprise de tapisserie-décoration qui travaille majoritairement en sous-traitance sur le créneau du haut de gamme", résument Cécile Guidicelli et Stéphane Le Mouer, dirigeants de la société depuis 2018. Effectivement dans l’atelier, les commandes se succèdent avec "des noms de codes".
Un savoir-faire qui s’exporte
Si l’activité est porteuse, via notamment la sous-traitance, la société entend également travailler en direct et en local. Pour cela, elle a d’ailleurs recruté un commercial. "Il y a un réel potentiel en Bretagne avec la typologie de clientèle haut de gamme qui est la nôtre, aussi bien en BtoB qu’en BtoC. Nous avons un travail à faire pour nous faire connaître localement", dévoile Stéphane Le Mouer. Ces commandes en direct et l’activité de sous-traitance visent aussi à permettre au façonnier de lisser son activité dans le temps. Autre volonté affichée, l’ancrage local permettra de réduire l’empreinte écologique liée aux transports des tissus, avant et après la production. En effet, la PME est très orientée à l’international. 60 % de ses 700 000 euros de chiffre d’affaires sont réalisés à l’export. 40 % de ses commandes concernent le Moyen-Orient et 20 % l’Europe.
Un process digitalisé
À 90 %, les neuf salariées de l’atelier œuvrent à la confection de rideaux et de stores destinés à des groupes d’hôtellerie-restauration de luxe. "Ce sont essentiellement des rideaux faits main et sur-mesure." Façonnage Maison Française réalise également des stores pour des yachts de luxe. Les clients de l’entreprise sont surtout des professionnels, notamment des décorateurs d’intérieur, qui connaissent sa réputation. "Nous ne sommes qu’une quinzaine de sociétés de cette taille en France et l’une des seules à avoir digitalisé la gestion de projet et la logistique." Le travail est très spécifique et le positionnement haut de gamme nécessite des salariés expérimentés. "Il y a un niveau d’exigence important. Nous avons la chance d’avoir une école qui forme à Auray. Ensuite, il faut un niveau de pratique qui s’acquiert avec le temps." De 15 à 60 heures sont nécessaires pour confectionner des rideaux.
Fort de l’expérience de ses dirigeants, en tapisserie de luxe pour Cécile Guidicelli et en gestion de projets industriels ainsi que numériques pour Stéphane Le Mouer, l’entreprise a renoué avec la croissance depuis sa reprise. "Elle était au bord du dépôt de bilan quand nous l’avons rachetée. Nous étions convaincus qu’il y avait quelque chose à faire." De 3 salariés, elle est passée à plus de dix et enregistre une croissance continue. "Là, nous planifions des commandes pour décembre. L’activité est très forte."
Pour absorber cette activité porteuse, l’entreprise, propriétaire des locaux, a prévu de s’agrandir de 200 m2 dans la continuité du bâtiment actuel. Elle pourra ainsi optimiser sa production et bénéficier d’espaces supplémentaires. Ce projet, prévu pour 2024, devra aussi s’accompagner d’un volet lié à la transition énergétique. "Nous aimerions tendre vers l’autonomie énergétique".
