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En Sarthe, trois experts de l’intelligence artificielle créent Teriagen pour former entreprises et collectivités
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En Sarthe, trois experts de l’intelligence artificielle créent Teriagen pour former entreprises et collectivités

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Lancée en Sarthe début février, Teriagen propose un service aux professionnels pour monter en puissance avec l’intelligence artificielle, en particulier l’intelligence générative. Un marché qui va exploser prédisent les trois experts associés.

Les trois fondateurs de Teriagen (de gauche à droite) : Sylvain Bidier, Alexandre Clappier et Antoine, son frère. Ici devant un parterre de dirigeants intéressés par les solutions qu’offre l’IA en 2024 — Photo : Franck Pasquier

Tout est né d’une rencontre anodine. Elle va peut-être les propulser au rang des dirigeants connaissant les plus forts taux de croissance en Sarthe. Antoine et Alexandre Clappier ont fait la connaissance de Sylvain Bidier au Loircowork de Loir-en-Vallée. Ils se sont associés pour créer Teriagen, dont l’activité a été officiellement lancée au début du mois de février 2024. Celle-ci repose sur le développement de solutions permises par l’intelligence artificielle (IA).

Les trois associés proposent leurs conseils aux entreprises. Ils enchaînent actuellement les conférences. "Une demande est aussi en cours pour une certification Qualiopi" pour leur offre de formation, indique Sylvain Bidier. Mais les intelligences artificielles évoluent très vite depuis dix-huit mois et la mise sur le marché de ChatGPT, si bien que les premiers clients seraient tous prêts à payer leurs formations et celles de leurs salariés sans attendre les financements publics ouverts par Qualiopi, selon l'entrepreneur.

Créateurs de start-up et autodidactes

Dans un premier temps, Teriagen devrait siéger à l’espace de coworking. " Depuis que nous créons des sociétés, nous n’avons jamais réellement eu de bureaux, indique Antoine Clappier. En 2000, nous faisions déjà de la visio. Cela ne pose pas de problèmes, on est agile."

C’est sur le continent américain que les frères Clappier ont aiguisé leurs compétences. Spécialistes des nouvelles technologies, ils créent leur première entreprise en 1997 dans la Silicon Valley dans le domaine des images de synthèse et de la 3D. Ils ont lancé cinq start-up avant Teriagen, la plupart dans le domaine de l’image. C’est la spécialité d’Antoine Clappier. Alexandre, lui, étant l’expert ès réglementation.

Sylvain Bidier, quant à lui, est comptable de formation. Cet autodidacte passionné également par l’IA amène une approche complémentaire aux CV de ses associés : il s’est spécialisé dans le texte et le SEO pour le référencement et la visibilité des entreprises sur Internet. Le Sarthois a déjà créé l’agence WSD spécialisée dans le branding sur les outils numériques améliorés par IA.

Prendre en main l’IA générative pour obtenir des réponses spécifiques

Les trois associés misent beaucoup sur l’IA générative. Car l’un des éléments essentiels pour les clients est d’avoir une IA customisée, selon eux. " Chat GPT apporte une réponse à une question, mais ne répond pas de manière spécifique aux problématiques d'une entreprise. Les Gafa ont chacun des outils très puissants mais ce sont les mêmes pour tout le monde qui donnent à chaque fois les mêmes réponses. Une entreprise ne trouve donc pas forcément ce dont elle a besoin", explique Antoine Clappier.

"La chance, en France, est d’avoir des start-up de talent comme Mistral AI qui produit en open source", insiste-t-il. Ce futur concurrent de ChatGPT devrait ainsi permettre de développer des opportunités dans les entreprises françaises pour améliorer la qualité et la simplicité du travail.

Un gain pour les entreprises, et les collectivités aussi

Cependant, il est encore difficile de prévoir les gains que l’IA pourra fournir aux entreprises. "On s’aperçoit déjà de la progression en qualité ces six derniers mois en regardant sur les réseaux sociaux. Ce qui est sûr, c’est que ceux qui adoptent l’IA maintenant vont avoir une progression en qualité immédiate et que ce gain va créer un écart prodigieux avec ceux qui ne prennent pas le train en marche. Un peu comme ceux qui ne se sont pas servis du web dès le départ", affirment les frères Clappier. Déjà, grâce à Teriagen, "une petite PME qui n’a pas les moyens de se payer de service com pourra programmer facilement des contenus sur les réseaux sociaux ou alimenter son catalogue".

Sylvain Bidier anticipe le même intérêt du côté des collectivités. Lui-même maire, de Saint-Georges-de-la-Couée, il cite en exemple les questions de citoyens sur le PLU, le plan local d’urbanisme qui érige les règles de construction dans une commune : "L’IA générative va remplacer la demande vocale, et permettre une simplification et un gain de deux heures pour le maire ou la secrétaire de mairie qui doivent trouver des réponses très techniques dans les documents administratifs". Teriacom, une marque spécifique pour les collectivités, va ainsi être créée.

Une révolution similaire à l’ouverture du web

"Le marché est très porteur, et pour la première fois depuis que je suis dans le business, toutes les entreprises se montrent intéressées" commente Antoine Clappier. Une telle révolution n’a pas eu lieu depuis la création d’Internet, plus précisément l’ouverture du web en 1991. "La différence, souligne Alexandre Clappier, c’est qu’à l’époque, des entreprises pouvaient avoir de très beaux sites Internet, tout le monde n’était pas connecté pour aller les visiter. Aujourd’hui, l’utilisation de l’IA peut avoir un impact direct sur la production."

Difficile de définir le développement sur un marché en pleine explosion

Et les performances de l’IA progressent tellement vite que les trois associés estiment qu’il est impossible de prédire l’évolution de Teriagen. "Les opportunités de demain sont difficiles à mesurer. Peut-être qu’on devra embaucher, peut-être cent personnes, voire s’associer ou lever des fonds…", expose Antoine Clappier. Se développer à l’étranger ? Prudence, tempère l’entrepreneur : "Il y a de tels besoins en France qu’il y a déjà de quoi s’occuper". Une chose est sûre, sourit-il : "Si dans dix ans nous ne sommes encore que nous trois, c’est qu’on se sera planté !"

Sarthe # Conseil en informatique # Conseil en communication et marketing # High-tech # Start-up # Création d'entreprise