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En capitalisant sur son statut, la Scop Dynalec rachète ses locaux
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En capitalisant sur son statut, la Scop Dynalec rachète ses locaux

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Passé en Société Coopérative et Participative en 2012, le spécialiste des armoires et coffrets électriques pour l’industrie Dynalec affiche depuis une progression du chiffre d’affaires remarquable et des bénéfices qui lui permettent de racheter ses locaux, tout en investissant dans des projets citoyens.

La Scop Dynalec va racheter ses locaux basés à Taden — Photo : Matthieu Leman

Dynalec fêtera en novembre le dixième anniversaire de sa transformation en Société Coopérative et Participative (Scop). "Nous pouvons dire que nous avons réussi dans notre pari du développement durable, puisque nous faisons des bénéfices chaque année", se réjouit Fabrice Audrain, le président, à mi-temps, de la société, qui est passée d’1,4 million d’euros de chiffre d’affaires en 2012 à 3,7 millions d’euros dix ans plus tard, avec le même nombre de salariés, quinze, tous propriétaires de l’entreprise.

Essuyer les plâtres

Ces bénéfices sont redistribués en partie, à hauteur de 33 %, aux salariés. Les rémunérations sont multipliées par 2 ou 2,5. "Un câblier est mieux payé ici qu’un jeune cadre", relève le dirigeant de l’entreprise qui imagine, conçoit et fabrique des armoires et coffrets électriques pour l’industrie, dans les domaines du chaud, du froid et du traitement d’air. Un autre tiers des résultats est versé dans une provision pour investissement qui a vocation à financer notamment des projets citoyens dans le domaine de l’environnement. Deux opérations ont déjà été réalisées. En 2020, à hauteur de 80 000 euros pour participer au financement d’études d’impact pour la création d’un parc éolien menée par Plélan Éolien Citoyen. Et en 2021, où 40 000 euros ont été investis dans Kerwatt, une société regroupant plusieurs associations bretonnes qui participent au déploiement de toitures photovoltaïques. "L’argent que nous investissons permet d’essuyer les plâtres et permet à ces associations de mener des études de faisabilité par exemple", explique le Costarmoricain.

Dynalec est spécialisé dans les coffrets et armoires électriques qu’elle conçoit et fabrique pour ses clients professionnels — Photo : Matthieu Leman

Avant la fin de l’année, Dynalec va également devenir propriétaire des locaux que l’entreprise occupe dans la Zone d’activité des Alleux, à Taden. Un effort financier de 400 000 euros pour les 400 m² d'atelier et les 100 m² de bureaux, qui sera gonflé par le projet d’agrandissement de l’étage (ajout de 100 m² pour un coût de 250 000 euros). Ces travaux sont en cours de faisabilité et pourraient être réalisés à temps pour les célébrations des dix ans de la Scop.

Entreprise libérée

"Nous sommes une entreprise libérée. Nous croyons que l’homme est bon et cherche à faire le bien", souligne encore Fabrice Audrain qui, avec sa compagne Sophie Talefaisse, responsable administratif et financier de l’entreprise, est déjà parti plusieurs fois en voyage sur de longues périodes. "Je suis un dirigeant, pas un boss. Les équipes doivent apprendre à vivre ensemble et à exceller ensemble." Pour cela, les horaires sont libres, le présentiel est à l’appréciation des salariés, sauf en production, bien sûr. Mais l’atelier est décisionnaire dans son emploi du temps et ses achats d’outil et de matières (1,5 million d’euros par an pour ces dernières). L’une des seules contraintes est la présence obligatoire des salariés le lundi matin, pour un temps d’échanges, de travail collectif et de décision. "Ces réunions se font par consentement : ce n’est pas "tout le monde dit oui" mais plutôt "personne ne dit non", confie le dirigeant. "L’intelligence n’a pas besoin des études pour s’exprimer. L’homme est la plus belle machine du monde avec sa créativité."

La performance reste au centre des objectifs. Les méthodes d’organisation du "lean" et du "kaisen", en œuvre chez Dynalec, visent à l’amélioration continue et à l’efficacité en éliminant les gaspillages et le temps perdu. 50 % des clients de l’entreprise évoluent dans le domaine de la GMS mais la part du naval se développe.

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