Cela fait trente ans tout juste cette année qu'EMP Rotomoulage fabrique des bacs de rétention et containers en polyéthylène. Devenu expert en matière de rotomoulage, son savoir-faire dans le plastique lui a permis de décrocher de nouveaux marchés, en proposant toujours des produits innovants : coffres pour les facteurs, pour les livreurs de pizzas, pots de fleurs géants de toutes les couleurs, bacs de collecte de déchets sur les autoroutes, récupérateurs d'eau de pluie, pièces pour l'agriculture... L'entreprise basée à Dol-de-Bretagne depuis 2013, innove encore cette année, pour compléter sa gamme de produits de collecte de déchets.
Une colonne aérienne
Déjà présent sur les marchés des containers semi-enterrés et enterrés, EMP propose désormais à ses clients (collectivités) une colonne aérienne nouvelle génération. Elle a ainsi investi 350.000 euros, notamment pour acquérir une machine qui permet de fabriquer les plastrons (orifices) placés sur les containers à déchets. Car parmi les multiples particularités de cette nouvelle colonne, il y a sa modularité. La collectivité peut choisir différents orifices de couleurs évocatrices, pour chaque usage, qui peut être modifié si besoin : le container peut passer de la collecte du verre à celui du papier... passant d'orifices verts à des orifices jaunes ! « Il peut aussi proposer un orifice à hauteur d'1m20 pour PMR et enfants, ainsi qu'une trappe basculante avec accès réservé pour les gros producteurs, comme les restaurateurs par exemple », souligne Didier Treil, chef de marché environnement et sous-traitance.
De nouvelles dimensions
Le design de ce produit est aussi atypique, emprunt de nervures qui limitent notamment la possibilité d'affichages sauvages, mais aussi de personnaliser la colonne aux couleurs de la collectivité, et d'offrir une meilleure résistance mécanique. « Nous avons aussi travaillé sur l'optimisation des dimensions, précise Didier Treil, afin de faciliter le transport des colonnes. Nous pouvons ainsi transporter 15 % de plus que nos confrères par camion ! »
Objet connecté en option
Enfin, l'innovation est aussi dans l'optimisation des tournées de ramassage : « des capteurs à ultrasons peuvent, en option, mesurer à distance le taux de remplissage du container ». Objectif, avec ces atouts : vendre 600 colonnes en 2017. « Nous avons la capacité d'en produire 1.500 par an environ », précise Didier Treil. L'usine, agrandie en 2013, est en effet bien rôdée. Elle fabrique 130.000 pièces de polyéthylène par an (allant de 1/2 litre à 16.000 litres de contenance). Un quart de son chiffre d'affaires de 11 millions d'euros concerne déjà l'environnement. Mais avec les nouvelles exigences réglementaires qui s'imposent aux collectivités territoriales (loi NOTRe), c'est tout un marché qu'il faut conquérir. « Nous estimons qu'il y a un million de colonnes aériennes en France, et les premières ont déjà trente ans. Il faut les remplacer », constate Didier Treil. D'autant que beaucoup de communes sont encore équipées de bacs roulants...
Des recrutements
« Puisque nous proposions déjà des colonnes enterrées et semi-enterrées, il nous fallait un produit aérien, plus facile à installer, pour proposer une offre complète aux collectivités ». « Les clients nous poussent à innover, ajoute Samuel Delamaire, dirigeant de l'entreprise familiale de 42 salariés avec son frère Cyril. C'est notre diversité de produits qui nous permet d'être à ce niveau, et d'être rentables (environ 10 % de résultat net). Mais nous voulons rester en dessous de la barre des 50 salariés, tout en recrutant cette année cinq nouveaux collaborateurs pour assurer notre développement ». À suivre : une éventuelle opération de croissance externe, pour travailler le rotomoulage sur d'autres territoires français...
