Eco-compteur profite de l’essor du vélo
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Eco-compteur profite de l’essor du vélo

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Spécialiste depuis 20 ans du comptage des piétons et des vélos, Eco-compteur à Lannion poursuit sa croissance à deux chiffres, portée par l’engouement environnemental pour les deux roues partout dans le monde.

Eco-compteur à Lannion est le leader mondial du comptage des piétons et des vélos en milieu naturel et urbain. — Photo : @DR

Chez Eco-compteur, on aime le vélo. À tel point qu’à l’occasion de ses 20 ans, l’entreprise a organisé une balade à vélo dans Lannion, son port d’attache, pour ses salariés et ses partenaires. Fondée au début des années 2000, la PME costarmoricaine (100 salariés, 13 millions d’euros de chiffre d’affaires) s’est d’abord imposée comme le spécialiste du comptage des piétons en milieu naturel puis des vélos et des piétons en milieu urbain. « Le credo de l’entreprise s’est construit autour d’une innovation technologique qui permettait de compter les passages de randonneurs sur les sentiers, précise Christophe Milon, à la tête du groupe Inventix (18 millions d’euros de chiffre d’affaires, 150 collaborateurs), maison mère d’Eco-compteur. Via des investissements annuels de l’ordre de 15 % en recherche et développement, nous avons fait évoluer cette solution pour la rendre encore plus fonctionnelle, performante et adaptée aux réalités actuelles. »

50 pays dans le monde

L’entreprise profite notamment de l’essor pour les deux roues à travers le monde pour afficher une croissance de l’ordre de 10 % par an depuis sa création. « Aujourd’hui, nous sommes présents dans 50 pays à travers le globe, ce qui représente près de 70 % de notre activité réalisée à l’international, confirme Christophe Milon. Nous avons mis en place un réseau de distributeurs performants et nous avons aussi réalisé des implantations en direct dans des zones stratégiques comme l’Allemagne, la Chine ou le Canada. À Montréal par exemple, l’équipe, qui vient de fêter ses 10 ans, compte près de 20 salariés. »

Alors que pendant des années, Eco-compteur a installé ses compteurs dans des villes pionnières en matière d’évolution des modes de transports, elle connaît depuis quelques années un engouement généralisé. « On voit bien que toutes les villes, quelle que soit leur taille, veulent augmenter la part modale, c’est-à-dire les déplacements à pieds, à vélos ou en transports en commun, par rapport à la voiture, ajoute Enrico Durbano, directeur général d’Eco-compteur. La prise en compte environnementale est notre meilleure alliée. Notre prestation de services, qui consiste à compter avant et après un choix d’aménagement, permet de justifier des investissements mais aussi de réaliser des programmations dans la durée. »

De Vancouver à Bordeaux

Parmi les exemples les notables à mettre au crédit d’Eco-compteur, on trouve le Burrard Bridge à Vancouver, point d’entrée dans la ville qui, sous l’impulsion du maire a dédié une large voie au vélo. Résultat : une diminution du trafic routier et plus de 1,3 million de cyclistes comptabilisés en 2018. « Nos chiffres permettent de démontrer la pertinence d’une décision mais surtout de faire de la pédagogie pour faire évoluer les comportements, des usagers et des décideurs publics, nos principaux donneurs d’ordre. »

À Bordeaux, c’est l’emblématique Pont de Pierre qui, désormais dédié aux transports en mobilité douce, compte plus de 12 000 passages à vélo par jour. « Les données collectées appartiennent à nos clients qui, de plus en plus, veulent en faire un usage en termes de communication. Cette orientation nous a conduits à développer des totems lumineux qui permettent d’informer en temps réels les cyclistes, les automobilistes et les piétons du nombre de passage, du gain environnemental, etc. Nous travaillons sur des projets d’études plus qualitatives mais nous avançons doucement sur ce sujet car la loi assure une protection de ces informations individuelles. »

Christophe Milon, P-dg d'Eco-compteur. — Photo : @Joséphine Brueder/Ville de Paris

Cap sur l’Asie

Conscient du chemin parcouru, Christophe Milon n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. « L’Asie est le terrain de jeu que nous avons le moins développé mais on sent que les choses bougent rapidement. La Corée du Sud et Singapour ont déjà adopté notre technologie et la Chine, après de longs mois d’études et de travail, s’éveille. C’est pour nous l’axe de notre développement. » Actionnaire unique d’Eco-compteur, Christophe Milon entend relever seul ce challenge. « La question de faire rentrer des partenaires au capital ne s’est jamais posée car l’entreprise a toujours été profitable et a pu auto-alimenter ses investissements matériels et humains. Cette croissance organique saine est un élément qui rassure les clients. Bien entendu, on regarde activement des potentialités de croissance externe, comme nous avons déjà pu le faire avec Quantaflow. En 2020, des projets devraient aboutir mais ils se feront toujours avec mes partenaires historiques, les collaborateurs d’Eco-compteur. »


Quantaflow a apporté l’expertise à Eco-compteur

En juin 2016, le groupe Inventix, maison mère d’Eco-compteur mettait la main sur Quantaflow, entreprise basée à Honfleur et Paris. Spécialisée dans le comptage de personnes dans les environnements intérieurs, notamment les grands centres commerciaux, la PME se positionne comme le pendant parfait du spécialiste mondial du comptage des vélos et des piétons. « Des synergies techniques se sont rapidement mises en place, précise Christophe Milon. Au niveau du back-office, Quantaflow a notamment développé un haut niveau d’expertise, via un service statistique dédié, qui lui permet de se positionner comme un outil pratique au quotidien à ses clients. C’est cette culture qui a été essaimée au sein d’Eco-compteur. » L’opérateur costarmoricain a également procédé à des transferts de technologies notamment dans le domaine de la vision. « Les outils numériques 3D développés par Quantaflow doivent permettre à Eco-compteur d’offrir une analyse encore plus fine et segmentée des comptages en milieu extérieur. L’idée est par exemple de pouvoir différencier un cycliste équipé d’équipements de sécurité et un autre sans rien. »

Christophe Milon, PDG du groupe Inventix à Lannion (à droite), et Enrico Durbano, directeur général d’Eco-compteur — Photo : @DR
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