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E-cobot se voit déjà en leader de la robotique collaborative
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E-cobot se voit déjà en leader de la robotique collaborative

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L’entreprise E-cobot, créée à Nantes par Sébastien Ecault il y a deux ans, conçoit et intègre des solutions basées sur l'intelligence artificielle et la cobotique (ou robotique collaborative). Il commercialise déjà son premier "cobot" auprès de Cdiscount, Airbus et Vibracoustic. Il ambitionne de devenir le numéro un de la cobotique en France et vient de lever 1,5 million d’euros pour développer son deuxième robot, un essieu articulé intelligent.

Sébastien Ecault fondateur et président d'E-cobot, voit son entreprise leader de la cobotique en France d’ici deux ans avec 100 salariés — Photo : E-cobot

Il s’appelle Husky et il est capable de suivre à la trace, comme un chien, un opérateur dans un atelier. Ce "cobot", ou robot collaboratif, est capable de porter seul des charges pouvant aller jusqu’à 400 kilos. L’opérateur peut demander à Husky de le suivre ou de se rendre seul à un point précis sans avoir besoin d’une assistance humaine. Les capteurs intégrés lui permettent de se déplacer et d’éviter les obstacles et même d’indiquer sa trajectoire par un faisceau lumineux projeté.

Depuis six mois, E-cobot teste son robot mobile intelligent dans les ateliers d’Airbus et des Chantiers de l’Atlantique. La jeune société nantaise compte une vingtaine de clients comme Cdiscount, Vibracoustic et plus récemment Safran. « Nous espérons commercialiser une centaine de Husky en 2019 », confie Sébastien Ecault, le fondateur d’E-cobot. S'il ne souhaite pas dévoiler le chiffre d'affaires de son entreprise, il nourrit pour elle de fortes ambitions et l'imagine d’ici deux ans leader de la cobotique en France avec 100 salariés.

Un deuxième robot en développement

D’autres groupes industriels ont aussi passé commande de ses cobots mais préfèrent rester discrets sur ce sujet stratégique. Cette solution contre les troubles musculosquelettiques (TMS) qui raccourcit le temps de production intéresse l’agroalimentaire, la logistique, l’aéronautique, mais aussi le cinéma et tous les secteurs concernés par le transport de charges lourdes sur de grands espaces. Husky est composé d’un ensemble de pièces produites dans la région nantaise.

C’est pour répondre à la demande que E-cobot vient de lever 1,5 million d’euros auprès de Sodero Gestion, Siparex, la plateforme Finple ainsi que Abab et Ouest Angels. La somme servira à augmenter sa capacité de production à 15 robots Husky par mois d’ici à six mois et à tester un nouveau type de cobot. « Nous sommes en train de développer un gros bras intelligent nommé Hulky. Cet essieu articulé qui peut monter jusqu’à 2,80 mètres de hauteur sera capable de lever, déplacer, porter, pivoter des pièces de 50 à 100 kilos juste avec une simple interface pour l’opérateur », explique Sébastien Ecault. « Nous voudrions le coupler avec le Husky pour qu’il devienne un cobot mobile », poursuit-il.

Hébergé au sein des locaux de Systovi

Pour accompagner son développement, E-cobot peut compter sur le soutien de François Guérin, PDG du groupe Cetih (215 M€ de CA en 2017, 1 300 salariés), leader de la porte d'entrée en France. Il n’est autre que le parrain de Sébastien Ecault au sein de Réseau Entreprendre. « Nous avions besoin d’un site industriel pour faire des tests. Il a eu la gentillesse de nous accueillir dans les nouveaux locaux du fabricant de panneaux photovoltaïques Systovi, à Carquefou. Il y a en permanence dix ingénieurs qui testent dans les ateliers qui nous sont réservés », explique-t-il. Parallèlement, pour accompagner son développement, E-cobot continue d’intervenir au sein des entreprises en tant que conseiller pour l’intégration de robots et cobots. La jeune société aide les industriels à installer les robots créés par les géants du secteur Fanuc, Yaskawa, Kuka ou encore Universal Robot. Elle est aussi capable de créer des cobots ou des robots collaboratifs sur-mesure.

Une idée née pendant l'enfance

La start-up réussit déjà à convaincre. Accompagnée par Atlanpole, soutenue par Réseau Entreprendre, elle est adhérente du Pôle EMC2 et a reçu, en 2018, le prix In Extenso Deloitte, lors du grand rendez-vous de l’investissement dans l’Ouest Start West. Si E-cobot est née à l’été 2016, cela fait en réalité vingt ans que le trentenaire Sébastien Ecault pense à se lancer dans l’entrepreneuriat. « Petit, j’aidais mes grands-pères, qui étaient garagiste et ébéniste, pendant les vacances, dans leurs ateliers, sur des tâches pénibles et difficiles. C’est comme ça que j’ai eu envie de développer des solutions pour aider l’homme dans son quotidien. »

C’est en 2013 qu’il commence à penser à la création de son entreprise. Alors responsable d’agence d’une société de management de projet industriel à Nantes, il travaille déjà au quotidien avec les acteurs industriels de la région. Auparavant ingénieur système chez Sagem puis chef de projet international dans l’automobile, il connaît les problématiques des industriels et leurs attentes. Il est témoin de l’émergence de la robotique collaborative, ou cobotique, au sein des usines. Sur ce marché estimé à 200 milliards d'euros en 2020, dominé par des géants américains et japonais, lui n'hésite pas à se voir en acteur principal sur le marché français.

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