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E-Cobot : « Les salariés ne veulent pas plus de deux jours de télétravail par semaine »
Interview Nantes # Management

Sébastien Ecault PDG de E-Cobot E-Cobot : « Les salariés ne veulent pas plus de deux jours de télétravail par semaine »

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Le confinement l’a convaincu. Le PDG du fabricant de robots collaboratifs nantais E-Cobot Sébastien Ecault a souhaité généraliser le télétravail dans sa PME. Les collaborateurs ont préféré limiter le dispositif à deux jours par semaine, exprimant le besoin de se voir sur site.

Sébastien Ecault est le fondateur de E-cobot, une PME nantaise qui fabrique des robots collaboratifs — Photo : E-cobot

Pourquoi avez-vous décidé de généraliser le télétravail pour les collaborateurs de E-cobot, une PME de 43 salariés qui fabrique des robots collaboratifs (cobots) pour l’industrie ?

Sébastien Ecault : Pendant le confinement, tous les collaborateurs d’E-Cobot ont continué à travailler à distance, depuis leur domicile, sans que cela pose de problème. J’ai donc proposé de généraliser le télétravail pour tous les postes compatibles avec ce mode d’organisation. Cela concerne 80 % des salariés, ceux qui n’évoluent pas sur le site de production. La proposition a été reçue favorablement mais les équipes d’E-Cobot n’ont pas souhaité que le télétravail soit total. Il est donc limité à deux jours par semaine et encadré. Selon les règles de l’Urssaf, chacun va recevoir une indemnisation de 20 euros net par mois, pour compenser les frais liés au travail à la maison.

Pourquoi pas plus de deux jours de télétravail hebdomadaire ?

Sébastien Ecault : Les salariés se sont rendu compte que le télétravail permet de se concentrer sur des sujets de fond, qui nécessitent de la concentration, mais certains craignent que la généralisation du télétravail crée un mal-être. Ils ont exprimé le besoin de se voir et de venir physiquement dans les locaux de l’entreprise. Le travail sur site servira aux réunions. On a calculé que le télétravail nous permettra de réduire nos émissions de CO2 de l’ordre de 200 tonnes sur trois ans, correspondant à l’économie faite par les collaborateurs qui n’utiliseront pas leur voiture pour venir dans les locaux de l’entreprise.

Vous venez d’emménager sur un nouveau site. Est-ce que le confinement et le télétravail ont influencé son aménagement ?

Sébastien Ecault : Nous avons déménagé le 12 juin dans des nouveaux bureaux sur un nouveau site dans la zone d’activité de Carquefou, à proximité de Vibracoustic, un de nos clients. C’est notre site d’intégration, de 1 200 m². Nous conservons notre site de production au sein de Systovi qui va même doubler de taille (1 800 m²). Oui, nous allons revoir l’aménagement des bureaux. Nous nous sommes rendu compte qu’avec le télétravail, l’établissement avait surtout pour vocation de favoriser les échanges entre les collaborateurs, d’entretenir le lien social. Nous avons donc décidé qu’il n’y aurait plus de bureaux personnels, plus de cloisons entre les bureaux. Chacun s’installera indifféremment sur les plateaux.

Quel est l’impact de la crise sanitaire sur votre activité ?

Sébastien Ecault : Il est trop tôt pour le dire. L’activité a baissé pendant le confinement et repart à la hausse. Par ailleurs, nous venons de lancer un nouveau produit avec l’entreprise vendéenne Tronico. Il s’agit d’un robot qui désinfecte les surfaces, en éliminant les virus - comme le Covid-19 - et les bactéries. La solution est actuellement testée dans un des restaurants du Puy du Fou et dans des hôpitaux et des Ehpad. Nous comptons vendre 20 robots d’ici la fin de l’année, une centaine l’année prochaine. Nos cobots s’adressaient jusqu’à présent à des industriels, ce nouveau produit va nous permettre de diversifier la clientèle. Outre les secteurs de la santé et de la restauration, nous ciblons aussi la grande distribution.

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