Morbihan
Dirigeants : quoi de neuf docteur ?
Enquête Morbihan # Santé # Ressources humaines

Dirigeants : quoi de neuf docteur ?

S'abonner

Comment vont les dirigeants morbihannais ? Sont-ils confiants ? Quels sont leurs facteurs de stress ? Sont-ils entourés ? Un baromètre établi par le Medef Morbihan et Malakoff Médéric livre des données pertinentes sur la santé et le moral des patrons locaux.

Photo : Photo Rawpixel - Unsplash

Un dirigeant parle souvent de la santé de son entreprise. Mais lui et ses confrères, comment vont-ils ? Sont-ils heureux ? Parviennent-ils à déconnecter. Trouver des réponses à ces questions n’est pas chose aisée. En effet, contrairement aux salariés, les chefs d’entreprise n’ont pas de médecine du travail. Piquée par cette curiosité, le Medef Morbihan s’est engagé dans cette démarche. L’an passé, c’est Olivier Torrès, le fondateur de l’Observatoire Amarok, qui a dressé un premier constat devant les dirigeants locaux : « En échangeant avec un des vôtres à Lorient, il m’a confié n’être malade que pendant ses vacances et que du coup il ne prenait plus de vacances ! »

Virginie Prima – Le Jolis intervient auprès des entreprises pour le compte du service Développement de Malakoff Médéric. Elle a fortement contribué à l’élaboration de ce baromètre. — Photo : Ségolène Mahias

Un cas qui invite à prendre le pouls de cette profession aux réalités très diverses. Partenaire de longue date de Malakoff Médéric, l’organisation professionnelle a souhaité aller plus loin en proposant un questionnaire. « Au sein de Malakoff, nous proposons depuis 2016 une grande enquête nationale afin de mieux accompagner et comprendre les dirigeants. Nous croyons à l’idée qu’un dirigeant qui prend soin de lui, prend aussi soin de ses salariés », souligne Virginie Prima - Le Jolis, conseillère commerciale entreprise chez Malakoff Médéric et l’une intervenante majeure sur ce dossier.

Une majorité d’hommes

En préambule de ce bulletin de santé, il convient de savoir qui sont ces 102 chefs d’entreprises qui se sont prêtés au test. À 87 % et ce n’est pas une surprise, ce sont des hommes. Ils sont 93 % à avoir plus de 40 ans. 92 % vivent en couple et ils sont 75 % à avoir des enfants au foyer. 70 % d’entre eux évoluent dans des entreprises de moins de 50 salariés ce qui correspond bien aux réalités du territoire comme leur présence à 41 % dans l’industrie et à 34 % dans les services. Cette carte d’identité des répondants fait apparaître une donnée peu connue et rarement abordée : 9 % sont aidants familiaux.

Et les patrons morbihannais ont le sourire. Pourquoi ? À la très grande majorité, ils affichent leur fierté « d’exercer un métier choisi ». 91 % jugent « qu’être dirigeant leur permet de mener à bien des projets qui leur tiennent à cœur ». 91 %, un chiffre proche du plébiscite et qui supplante le chiffre national qui atteint 75 %. Les Morbihannais supplantent aussi leurs homologues des autres régions sur le fait que leur métier leur apporte de la reconnaissance sociale. 71 % le pensent contre 66 % au niveau français.

« 91 % des patrons locaux affichent leur confiance »

Si dans ce baromètre, il ne devait y avoir qu’une donnée à retenir, ce serait sans nul doute celle du niveau de confiance. « 91 % des répondants affichent leur confiance en l’avenir. C’est le premier territoire que nous sondons à afficher un tel niveau d’optimisme. Il y a 10 points d’écart entre les patrons morbihannais et leurs homologues de TPE/PME. Ce chiffre illustre aussi le redémarrage économique local », détaille Béatrice Taudou, sociologue et responsable des Observatoires des branches chez Malakoff Médéric.

L’étude montre aussi un autre facteur de bien-être. 66 % répondants notent être bien entourés dans leur fonction contre 50 % au niveau national. Qui dit santé, dit aussi protection sociale, là aussi les Morbihannais devancent leurs homologues : 81 % d’entre eux s’estiment bien couverts en matière de protection sociale.

Un travail nerveusement fatigant

Ces points positifs ne masquent pas les points de vigilance car il y en a également. « Nous relevons des éléments de pression psychologique avec notamment la contrainte du temps », avance Virginie Prima - Le Jolis. Les chiffres corroborent ce constat : 82 % confient que leur travail est nerveusement fatigant contre 59 % pour le panel national. La moyenne locale atteint même 57 % pour des journées jugées comme stressantes.

Des sources de tension en interne et avec l’administration sont également pointées du doigt. Invités à s’exprimer sur les difficultés qu’ils ont pu rencontrer au cours des douze derniers mois dans leur entreprise, les patrons morbihannais sont 52 % à mettre en avant des problèmes avec leurs salariés (tension au travail, absentéisme, recrutement…). En second viennent des divergences avec l’administration. « Cela renvoie à l’application de la réglementation, les relations avec l’inspection du travail… Ceci est particulièrement vrai dans les entreprises de moins de dix salariés. Le dirigeant est multi-casquette. » De ces situations découle un facteur stress. Pour 60 % des répondants, il relève « de la charge de travail, de l’urgence et des responsabilités. » Une autre difficulté concerne la déconnexion. Les Morbihannais devancent les données nationales. Ils sont 54 %, contre 44 % du panel de leurs pairs, à avoir l’impression de ne jamais pouvoir décrocher.

Exemplarité et goût du sport

Toutefois, l’attention à la santé apparaît cruciale. 87 % estiment que leur état de santé peut avoir des conséquences sur la performance de leur société et à 88 %, ils considèrent devoir être exemplaire sur ce point vis-à-vis de leurs salariés. Ces deux chiffres expliquent sans doute « le niveau exceptionnel d’autoévaluation de leur état de santé. 90 % jugent être en bonne santé. » Autre enseignement : les dirigeants locaux sont sportifs : 71 % ont une activité au moins une fois par semaine et 22 % de 3 à 5 fois par semaine. 9 % font même de la compétition.

Morbihan # Santé # Ressources humaines