Chose plutôt rare dans le paysage du capitalisme nordiste : une PME a pris la décision de s'introduire en bourse. Basée à Douai et comptant 62 salariés, DBT a officialisé début décembre son entrée sur le marché Alternext à Paris.
Une levée de 8,5 M€
Fabricante de bornes de recharge normale et rapide pour véhicules électriques et hybrides, la PME fondée en 1990 par Hervé Borgoltz annonçait début décembre vouloir lever 8,7 millions d'euros (avec un maximum de 11,5 millions d'euros). Elle est finalement parvenue à obtenir, à la fin de la période de souscription (le 18 décembre) 8,5 millions d'euros, avec un prix de l'action fixé à 6,46 €. Nord Capital et Turenne Capital, qui possèdent chacun 16 % du capital de DBT, se sont quant à eux engagés à apporter 2,5 M€.
Accélérer le développement commercial et la R&D
C'est sur fond de COP21 que DBT a franchi le cap de la bourse. La PME avait déjà réalisé une levée de fonds de 4,5 millions d'euros en 2011. « Notre objectif est de garder une longueur d'avance sur la borne de recharge électrique rapide, c'est pour ça que nous réalisons cette IPO. Nous voulons gagner la course et je pense que nous avons les moyens de le faire : nos concurrents les plus sérieux ont, tous ensemble, 35 % des parts de marché en Europe contre 65 % pour DBT », a commenté Hervé Borgoltz. Parmi les 8,5 millions d'euros récoltés, 40 % seront consacrés au renforcement des équipes commerciales, 40 % serviront à l'industrialisation de la borne complète ainsi qu'à la R&D et enfin, les 20 % restants financeront la forte croissance et notamment les stocks de composants. Le marché de la recharge électrique est estimé à 5 milliards d'euros, dont un milliard pour la borne de recharge rapide (en 20 à 30 minutes). C'est sur cette dernière que mise particulièrement la société DBT. « C'est le produit sur lequel il y a le plus de valeur ajoutée et de potentiel », indique Olivier Delassus, qui a récemment rejoint la PME en tant que directeur général adjoint. « Je voulais me sentir moins seul à la tête de l'entreprise », confie Hervé Borgoltz au sujet de cette arrivée.
Un objectif de 10.000 bornes DBT a installé sa toute première borne de recharge rapide (QC) en 2013, suite à un partenariat industriel et commercial avec Nissan. Depuis, la PME en a installé 1.553 et son objectif est d'atteindre les 10.000 bornes installées en 2020, soit sept fois plus. Ces bornes QC représentent aujourd'hui 70 % du chiffre d'affaires de DBT, qui s'élevait à 17 millions d'euros pour son exercice 2014/2015 (clos en juin), avec un résultat net de -300.000 euros. Ce chiffre d'affaires a été multiplié par 2,3 entre juin 2012 et juin 2015. « 63 % du chiffre d'affaires est réalisé à l'international, dans 33 pays », précise par ailleurs Hervé Borgoltz. En début d'année, DBT a également acheté 4.000 m² supplémentaires à Brebières, où elle possède une usine, pour s'étendre : « Nous réalisons aujourd'hui jusqu'à 50 bornes de charge rapide par mois et nous voulons passer à 200, ainsi qu'à 500 bornes de charge semi-rapide », annonce le dirigeant qui s'appuie sur la croissance du marché de la recharge, estimée à 36 % par an entre 2014 et 2023. Il indique par ailleurs qu'en cinq ans, 1 million de véhicules électriques ont été vendus dans le monde.
Élodie Soury-Lavergne
Basée à Douai, la PME DBT a officialisé début décembre son entrée en bourse, sur le marché Alternext à Paris. Ce fabriquant de bornes de recharge pour véhicules électriques y a levé 8,5 millions d'euros, dans le but d'accélérer son développement commercial.
